Les médicaments peuvent être utiles, mais vous sont-ils vraiment tous nécessaires?

Ce que vous devez savoir sur la déprescription

La plupart d’entre nous avons déjà pris un médicament pour traiter un symptôme, empêcher l’aggravation d’une affection ou prévenir une maladie. Souvent, les avantages de ces médicaments l’emportent sur les effets indésirables potentiels, et le traitement en vaut la peine. Cependant, vous êtes-vous demandé pendant combien de temps vous devez prendre un médicament prescrit? Certains médicaments sont destinés à être pris jusqu’à ce qu’un changement de l’état de santé se produise ou tant que des effets secondaires apparents ou trop risqués ne font pas leur apparition. D’autres médicaments doivent être pris pendant une courte période définie. Le médicament qui vous était bénéfique il y a quelques années, lorsque vous avez commencé à le prendre, pourrait ne pas être idéal pour vous maintenant. Il est très important de demander à votre médecin prescripteur la durée de traitement prévue.

Un arrêt précoce peut mener à un traitement incomplet ou à l’apparition de bactéries résistantes, comme dans le cas de l’arrêt d’une antibiothérapie avant la fin du traitement. Les antibiotiques, médicaments qui traitent une infection en tuant les bactéries, doivent être pris suffisamment longtemps afin d’éradiquer l’infection et de tuer toutes les bactéries. Ainsi, on limite la possibilité qu’il en reste encore certaines en vie qui puissent alors devenir résistantes au traitement. C’est pourquoi votre médecin et votre pharmacien vous conseillent de prendre vos antibiotiques jusqu’à leur épuisement et de ne pas cesser le traitement simplement parce que vous vous sentez mieux.

Cela ne veut pas dire que tous les médicaments ont une durée de traitement courte ou précise, comme c’est le cas avec les antibiotiques, mais bon nombre d’entre eux devraient avoir une période de traitement limitée et établie en fonction de l’affection traitée, du médicament utilisé et du patient. Certains médicaments sont prescrits avec une durée de traitement indéterminée puisque celle-ci peut varier selon la réponse de la personne et de l’équilibre entre les bienfaits et les risques. Un traitement médicamenteux amorcé pour une raison quelconque peut avoir des effets différents avec le vieillissement, le développement d’autres affections ou la prise de nouveaux médicaments. Dans certains cas, le médicament prescrit dans le but de procurer des bienfaits peut finir par causer plus de tort que de bien à cause de ces changements. Vos traitements médicamenteux devraient être réévalués régulièrement afin de déterminer leur nécessité et pertinence au fur et à mesure que vous vieillissez et que votre état de santé évolue.

La nature de notre système de soins de santé et notre désir d’obtenir des soins de santé de façon pratique nous portent à consulter plus d’un médecin ou plus d’un prescripteur, et à recevoir nos médicaments sur ordonnance de différentes pharmacies. Cela augmente le risque d’obtenir des traitements multiples et de prendre une quantité croissante de médicaments, certains pouvant être inutiles.

Pourquoi certaines personnes prennent-elles trop de médicaments?

En l’absence d’un dossier de santé électronique universellement accessible, chaque professionnel de la santé n’est pas au courant de tous vos antécédents médicaux et du plan de soins élaboré par chacun des praticiens. Bon nombre des fournisseurs de soins de santé consultés ne sauront pas tout ce qui vous a été prescrit pour une affection particulière. Par conséquent, les membres de votre équipe de soins de santé travaillent en silo, prenant des décisions en matière de santé pour votre bien, mais sans vraiment savoir tout ce qui se passe. Les Britanno-Colombiens disposent d’un certain avantage puisque dans leur province, la liste des médicaments de chaque personne ayant un numéro d’identification (Personal Health Number) se retrouve en un seul endroit, c’est-à-dire dans son profil pharmaceutique PharmaNet de la C.-B.

PharmaNet est une base de données provinciale qui saisit toutes les ordonnances remplies pour un résident dans n’importe quelle pharmacie de la C.-B., peu importe son emplacement ou son affiliation. Ce recueil pharmaceutique complet dans PharmaNet est accessible à toutes les pharmacies et salles d’urgence de la C.-B. et peut être consulté par tout médecin praticien de la C.-B. qui est prêt à déployer les efforts et à engager les dépenses nécessaires pour y avoir accès. Il manque encore quelques éléments pour des raisons de protection de la vie privée et à cause de l’adoption d’autres considérations lorsqu’a eu lieu la mise en place du système. PharmaNet ne saisit pas tous les médicaments oncologiques et ne fournit pas une liste des médicaments liés au traitement du VIH. Malgré ses lacunes et le fait que sa création remonte à 1995, avec la liste complète des médicaments d’ordonnance de chaque patient, PharmaNet est quand même avant-gardiste comparativement aux systèmes qui existent ailleurs dans le monde. Il n’y a aucune autre base de données comparable qui soit accessible à tous les fournisseurs de soins de santé au sein d’un territoire, et ce, peu importe où les patients vivent, qui sont leurs médecins et quelles pharmacies ils fréquentent.

La liste des ordonnances ne constitue qu’une partie de votre dossier de santé. Vos renseignements de laboratoire, vos affections médicales et les notes du médecin font partie de systèmes distincts, qui ne sont pas accessibles à tous les membres de l’équipe soignante. Cet isolement de vos renseignements médicaux au sein de notre système actuel signifie qu’en tant que patient, vous devez jouer un rôle actif dans vos soins de santé. Vous ne pouvez pas vous attendre à ce que les membres de votre équipe de soins de santé connaissent ou soient en mesure de consulter tous les renseignements et antécédents nécessaires sur votre santé.

Qu’est-ce que la déprescription?

Le nombre croissant de médicaments utilisés par notre population pour le traitement d’affections nous amène à l’importante question de la déprescription. Vous n’avez peut-être jamais entendu parler de ce terme, mais vous pouvez probablement deviner qu’il signifie la cessation de médicaments d’ordonnance que l’on prend actuellement. C’est essentiellement cela. Les mots « déprescrire » et « déprescription » n’existent pas dans les dictionnaires, mais ils sont de plus en plus courants en médecine et en pharmacie. Un certain groupe définit la déprescription comme « le processus planifié et supervisé de réduction de la dose ou d’arrêt de la prise d’un médicament qui pourrait être nocif ou ne plus être bénéfique ». « La déprescription est un élément essentiel d’un bon processus de prescription – en effet, il faut savoir faire marche arrière quand on s’aperçoit que les doses sont trop fortes, ou même arrêter la prise de médicaments qui ne sont plus nécessaires. »1 Une autre définition est proposée par le Réseau canadien pour la déprescription : « La déprescription signifie cesser un médicament ou en réduire la dose lorsqu’il n’a plus d’effet bénéfique ou qu’il peut être nuisible. Le but de la déprescription est de maintenir ou d’améliorer la qualité de vie. La déprescription concerne les patients, les soignants, les professionnels de la santé et les décideurs politiques. »2

La surconsommation et la confiance dans la pharmacothérapie mènent à la prise de médicaments inutiles et à l’utilisation inappropriée de plusieurs médicaments. Il peut en résulter un gaspillage de ressources, des coûts superflus, une diminution de la qualité de vie découlant des effets indésirables, des traitements en double et des interactions médicamenteuses dangereuses, surtout chez les personnes âgées.

Quand la déprescription est-elle utile?

Plus la définition de la déprescription devient ancrée et reconnue, plus la pratique de la déprescription devient répandue. De plus en plus reconnue par les professionnels de la santé, cette pratique s’applique aux personnes qui prennent des médicaments inutiles ou une dose possiblement plus élevée que nécessaire. Cela devrait se traduire par une plus grande attention à la cessation des médicaments superflus et à la réduction des doses, le cas échéant.

Les personnes âgées de plus de 65 ans courent un risque accru de recevoir des médicaments inutiles et d’être plus vulnérables à leurs effets secondaires. De plus, avec le vieillissement, le corps peut devenir plus sensible aux effets des médicaments, bénéfiques ou indésirables. Des études ont découvert une association entre l’âge avancé et l’utilisation d’un plus grand nombre de médicaments pris de façon régulière. Cela peut s’expliquer en partie par le fait qu’avec l’âge, non seulement notre apparence physique change-t-elle, mais nos organes sont moins efficaces à métaboliser les médicaments et à les éliminer du corps. Notre corps réagit différemment quand nous sommes jeunes et actifs, comparativement à quand nous sommes plus âgés et moins actifs, alors nous avons généralement besoin de plus petites doses de médicaments. Avec l’apparition de nouvelles affections à mesure que nous vieillissons, le nombre de médicaments dont nous avons besoin augmente également, ce qui entraîne parfois une duplication involontaire des traitements. La médecine donne le nom de « polypharmacie » à l’utilisation d’un trop grand nombre de médicaments. Le rapport de 2016 sur l’Utilisation des médicaments chez les personnes âgées au Canada3 indique que près des deux tiers des aînés canadiens se sont vu prescrire cinq médicaments ou plus, et que plus du quart d’entre eux se sont vu prescrire dix médicaments ou plus. L’analyse a également révélé que le nombre de médicaments utilisés par les personnes âgées était la cause la plus fréquente d’hospitalisations liées à des réactions indésirables aux médicaments qui, selon des études, peuvent être évitées.

La recherche a également permis de dresser une liste de médicaments qui sont souvent associés à des résultats négatifs et à des hospitalisations. Un montant incroyable de 419 millions de dollars est dépensé chaque année au Canada pour ces médicaments potentiellement dangereux prescrits aux aînés. Mais encore plus scandaleux, c’est qu’environ 1,4 milliard de dollars sont dépensés chaque année en soins de santé pour traiter les effets nocifs de ces médicaments sur les personnes âgées. Une étude a révélé qu’un de ces médicaments était prescrit à plus du tiers des aînés au Canada.4 L’administration de ces médicaments potentiellement dangereux chez les aînés est associée à une incidence élevée d’effets néfastes tels que les troubles de mémoire, les chutes et les fractures. Souvent, le risque associé à l’emploi l’emporte sur les avantages. Bien qu’il existe une liste publiée de ces médicaments potentiellement dangereux, qui s’appuie sur des données probantes et qui est reconnue dans le cadre de lignes directrices médicales, il ne faut pas cesser de prendre un médicament d’ordonnance sans d’abord consulter son médecin ou son pharmacien. Ensemble, vous pouvez évaluer les bienfaits et les risques, et prendre une décision éclairée, surtout en ce qui concerne un médicament que vous prenez depuis longtemps.

La déprescription sûre

La déprescription n’étant pas encore réglementée, de nombreuses personnes ont intentionnellement cessé de prendre un médicament, procédant essentiellement à une déprescription par eux-mêmes, à tort ou à raison. Pour obtenir les meilleurs résultats pour votre santé, un professionnel de la santé autorisé possédant les connaissances et les renseignements appropriés devrait participer à la déprescription de tout médicament que vous prenez. Éliminer un médicament incorrectement peut aggraver une affection, occasionner des effets secondaires liés au sevrage, ou causer d’autres dommages à votre corps. Même s’ils ne sont plus nécessaires, la plupart des médicaments ne peuvent pas être arrêtés brusquement, et leur cessation doit être effectuée sous la supervision d’un professionnel de la santé autorisé et compétent. Avant même que vous n’envisagiez de cesser de prendre un médicament, il est dans votre intérêt d’obtenir une évaluation complète visant chacun de vos médicaments. Il se peut que votre médecin n’ait pas de dossier qui énonce pourquoi certains médicaments ont été prescrits, et il est possible que vous ne vous souveniez même pas qui les a prescrits, surtout si cela fait 10 ans ou plus. Dans ma pratique, c’est à maintes occasions que j’ai vu des patients qui ne se rappellent pas pourquoi ils prennent un médicament et qui le leur a prescrit. Vous n’avez pas à vous sentir coupable de ne pas le savoir, étant donné que le système de santé actuel ne dispose pas des soutiens nécessaires pour faciliter le suivi des ordonnances. Cela renforce cependant le fait que vous devez être proactif, prendre votre propre santé en main et participer au processus de prise de décision relativement à vos traitements. Il est également utile de faire le suivi de vos propres dossiers ou, à tout le moins, de demander à votre pharmacien de vous préparer une liste de vos médicaments.

Exemple d’une déprescription

Voici un exemple courant illustrant une utilisation adéquate de la déprescription, laquelle se traduit par des coûts moindres à la fois pour le patient et le système de soins de santé, et peut améliorer le bien-être et la santé globale. Prenons la situation de Marie, victime d’un accident mineur de la route qui lui a provoqué des douleurs aux bras et au dos ainsi que des troubles du sommeil. Un médecin de la clinique sans rendez-vous évalue Marie et lui prescrit Tylenol #3® (acétaminophène avec codéine) et un somnifère, Imovane® (zopiclone), tout en lui recommandant de consulter un physiothérapeute pour obtenir des soins de réadaptation. Marie se sent mieux et reprend ses activités normales. Son sommeil s’améliore pendant la prise des médicaments. Elle obtient quelques renouvellements des médicaments par l’entremise de quelques médecins de différentes cliniques sans rendez-vous, parce qu’elle n’a pas de médecin de famille régulier — elle se rend à la clinique qui lui convient et qui a une courte liste d’attente. Cela fait maintenant trois ans qu’elle a eu son accident de voiture et elle s’est remise de ses blessures il y a de cela environ deux ans; elle continue cependant de prendre ses médicaments parce que chaque fois qu’elle essaie d’arrêter ou qu’elle oublie une pilule, elle se sent mal ou ne dort pas bien. Bref, son corps est devenu physiquement dépendant de ces médicaments. Même si elle n’en a plus besoin à des fins thérapeutiques, il lui est très difficile de cesser de les prendre sans ressentir certains effets négatifs.

Avec le temps et la guérison des blessures découlant de l’accident, Marie pourrait ne plus avoir besoin des bienfaits thérapeutiques des médicaments initialement prescrits. Cependant, son corps s’y est habitué et semble encore en avoir besoin. Un changement brusque, comme un oubli, semble entraîner des effets de sevrage, l’empêchant d’arrêter la prise du médicament. Marie pourrait reconnaître qu’elle a besoin du somnifère parce que chaque fois qu’elle ne le prend pas, elle a du mal à s’endormir. Par conséquent, du point de vue de Marie, il semble logique qu’elle ait encore besoin du somnifère. Pour ce qui est des analgésiques, chaque fois qu’elle arrête de les prendre, la fatigue, la douleur et l’inconfort réapparaissent. Encore une fois, elle estime que la prise du médicament est bénéfique. En réalité, elle souffre d’une sorte de dépendance à ces médicaments. Son corps s’est habitué à la présence de ces médicaments et a compensé au fil du temps de telle manière que l’arrêt du médicament semble anormal et entraîne ces symptômes négatifs. Même si Marie pense que ces médicaments lui procurent des bienfaits pour la santé, ils causent probablement d’autres effets secondaires et nuisent à son corps sans qu’elle le reconnaisse. Tout médicament peut avoir des effets bénéfiques et des effets indésirables. Une étude publiée dans le journal Le médecin de famille canadien a trouvé des preuves selon lesquelles l’efficacité des somnifères peut diminuer en quelques semaines, mais que les effets indésirables peuvent persister plus longtemps.5 La bonne nouvelle, c’est que Marie n’aura pas à prendre ces médicaments pour le reste de sa vie, en y exposant continuellement son corps. Elle n’aura pas non plus à payer les frais ni subir les inconvénients associés à l’obtention et l’exécution d’ordonnances, et à leur prise.

Vous pensez peut-être qu’il serait difficile, voire dangereux, d’essayer d’arrêter de prendre ces médicaments, mais ce n’est pas le cas avec un soutien approprié. Il existe des algorithmes pour réduire progressivement la dose de certains médicaments; pour d’autres, le jugement clinique des pharmaciens ou des médecins entre en jeu. L’organisme s’est adapté à la présence de ces médicaments de telle sorte que leur retrait soudain laisse un vide. Cela peut être illustré par l’exemple d’une personne pouvant initialement avoir de la difficulté à s’endormir au son de l’océan, mais qui s’y habitue avec le temps, s’aperçoit qu’elle peut bien dormir, peut-être même plus tard, et a maintenant de la difficulté à s’endormir sans le son des vagues déferlantes. Le corps s’ajuste. Pour déprescrire ces médicaments, le médecin et le pharmacien de Marie devraient idéalement travailler en collaboration avec elle à l’élaboration d’un plan de soins pour graduellement réduire les médicaments et finalement les éliminer. Il est préférable de viser l’arrêt d’un médicament à la fois seulement, en choisissant celui qui procure le moins d’effets bénéfiques avant de passer au suivant. La lente diminution se fait sur plusieurs semaines, avec supervision, et le temps qu’il faut varie en fonction de chaque cas. Les personnes qui prennent des médicaments depuis de nombreuses années peuvent mettre plusieurs mois à se sevrer. Grâce à une surveillance continue et à la tenue d’un journal pour y noter les symptômes, des ajustements sont apportés à la durée, à la fréquence et à la diminution des taux de dosages selon les besoins du patient. Nous sommes tous uniques et certaines personnes particulièrement sensibles peuvent avoir besoin de réduire très lentement la dose de certains médicaments. Il peut s’avérer nécessaire de travailler avec une pharmacie qui formule des préparations afin de faire concevoir des doses qui ne sont qu’une fraction de milligramme plus petites que la précédente. Chez ces personnes plus sensibles, plus la réduction de la dose est graduelle, mieux le sevrage sera toléré et plus le taux de réussite sera élevé.

Il peut arriver, quoique rarement, que le patient ressente des effets indésirables de sevrage pendant le processus de diminution de la dose. Ces effets peuvent se produire parce que la diminution de la dose ou l’arrêt du médicament se fait avant que le corps soit prêt. Les effets du sevrage peuvent comprendre des étourdissements, des maux de tête, de l’anxiété, une mauvaise concentration, de l’irritabilité, de l’insomnie, de la transpiration, un serrement ou un malaise thoracique, une accélération de la fréquence cardiaque, des nausées, des douleurs abdominales, de la diarrhée, des vomissements, une faiblesse musculaire, des douleurs musculaires, des secousses musculaires, de la fatigue, des fourmillements ou d’autres symptômes encore, variant selon le médicament qui est retiré.

Que devez-vous faire si vous prenez un médicament dont vous pensez ne plus avoir besoin?

Discutez de vos médicaments avec votre médecin ou votre pharmacien. Les pharmaciens sont plus facilement accessibles et, dans la plupart des provinces, ils peuvent effectuer une revue des médicaments grâce au financement du ministère provincial de la Santé publique. Il peut s’agir d’une première étape pour aider à identifier tout médicament inutile, mais la couverture publique peut être insuffisante pour rembourser tous les coûts et le temps associés à la déprescription convenable d’un médicament. En raison de la situation actuelle où le nombre de médecins pour la population canadienne est limité, il pourrait ne pas être facile de trouver un médecin qui a le temps d’évaluer tous vos médicaments et d’en déprescrire certains. Les spécialistes en médecine gériatrique font partie d’un groupe de médecins qui se spécialisent dans la déprescription de médicaments chez les aînés. Votre médecin de famille peut vous aiguiller vers un spécialiste ou un pharmacien qui s’est spécialisé dans la déprescription.

La déprescription doit être effectuée sous la supervision d’un professionnel de la santé; le médicament sera éliminé ou la dose efficace la plus faible sera déterminée s’il est jugé que le médicament est encore nécessaire. Dans certaines circonstances, un professionnel de la santé peut cerner une thérapie de remplacement plus sûre, moins coûteuse et plus efficace s’il existe toujours un besoin thérapeutique. Si vous prenez des médicaments, il est très important d’en évaluer régulièrement les bienfaits et les risques, et de déterminer s’ils sont toujours nécessaires à la lumière de votre état de santé actuel.


Alan Low, B. Sc. (phm.), Pharm. D., Ph.A., RPAC, FCSHP, CCD
Publié pour la première fois dans le bulletin Du coeur au ventreMD numéro 209 – 2019
Photo : © Alan Low
1. Prenez connaissance des lignes directrices pour la déprescription. Deprescribing.org. Disponible à : https://deprescribing.org/fr. Consulté le 2019-02-25.
2. Ai-je encore besoin de ce médicament? Réseau canadien pour la déprescription. Disponible à : https://www.reseaudeprescription.ca/. Consulté le 2019-02-25.
3. Utilisation des médicaments chez les personnes âgées au Canada, 2016. Institut canadien d’information sur la santé. Disponible à : https://www.cihi.ca/sites/default/files/document/drug-use-among-seniors-2016-fr-web.pdf. Consulté le 2019‑02-25.
4. Morgan SG et al. Frequency and cost of potentially inappropriate prescribing for older adults: a cross-sectional study. CMAJ Open. 2016;4(2):E346-51.
5. Pottie K et coll. Déprescription des agonistes des récepteurs des benzodiazépines. Le médecin de famille canadien. 2018;64(5):339-351.