Bactéries, virus et résistance aux antimicrobiens
Les bactéries et les virus sont de minuscules organismes, également appelés microorganismes, qui peuvent vivre sur notre peau, dans nos liquides corporels et partout dans notre tube digestif. Ils diffèrent les uns des autres quant à leur constitution biologique, à la façon dont ils peuvent occasionner une infection ou une maladie (pathogènes), et aux types de traitements nécessaires à leur élimination.
Bactéries
Les bactéries se retrouvent partout; on en compte environ cinq quintillions (1030) existant sur Terre et jusqu’à dix billions (1012) colonisant une personne en bonne santé.1 Il existe différents types de bactéries, celles-ci étant généralement classées comme bénéfiques ou nocives. Un équilibre entre les deux est crucial au maintien d’une bonne santé. Les bactéries bénéfiques aident notre système immunitaire à réagir à l’inflammation, aux maladies et aux troubles, et elles contribuent à nous protéger contre les bactéries nocives. De nombreux facteurs, tels que l’alimentation, l’hygiène et les médicaments, peuvent perturber cet équilibre et entraîner une maladie ou une infection.
Les bactéries sont de minuscules organismes unicellulaires procaryotiques, ce qui signifie qu’elles n’ont pas de noyau ni d’organites, tels que les mitochondries. Elles peuvent prendre la forme d’une sphère, d’un bâtonnet ou d’une spirale.2 Les bactéries possèdent toutes de l’acide désoxyribonucléique (ADN) et de l’acide ribonucléique (ARN), et se reproduisent de façon asexuée par fission binaire, soit lorsqu’une cellule se divise en deux nouvelles cellules identiques. Cela permet aux bactéries de croître et de se multiplier en grand nombre en peu de temps.
Virus
Les virus ne possèdent pas d’organites et ne peuvent avoir que de l’ADN ou de l’ARN. Ils ont besoin d’une cellule vivante (ou hôte) pour se reproduire.3 Les scientifiques croyaient auparavant que même le plus grand virus était plus petit qu’une bactérie, mais la récente découverte de virus géants a remis en question cette notion. Les virus peuvent également prendre différentes formes et tailles : la plupart ont la forme de sphères ou de bâtonnets, tandis que d’autres ressemblent à des bouteilles, à des citrons ou à des gouttelettes. Les virus les plus courants sont ceux qui causent la grippe et le rhume et, de nos jours, le SRAS-CoV-2 (virus qui cause la COVID-19). Vous trouverez de nombreux renseignements sur la COVID-19, y compris sur les symptômes, les tests et les traitements, ici.
Résistance aux antimicrobiens
La résistance aux antimicrobiens (RAM) est un phénomène naturel qui se produit lorsque des microorganismes pathogènes, comme les bactéries et les virus, se modifient et construisent des défenses contre les médicaments antimicrobiens (c.-à-d., les antibiotiques, les antiviraux, les antifongiques et les antiparasitaires).4 Par conséquent, une infection peut persister, s’aggraver ou se propager à d’autres personnes. Les prescriptions inappropriées ou les surprescriptions, les diagnostics erronés, une mauvaise hygiène et l’absence de mesures de précaution pour prévenir la propagation d’infections sont quelques-uns des facteurs qui contribuent à la RAM. L’utilisation inappropriée d’antibiotiques peut également augmenter les risques de complications et d’effets secondaires.
Selon les dossiers médicaux électroniques de l’Ontario, environ 15 % des ordonnances d’antibiotiques prescrites par les médecins de famille n’étaient pas nécessaires.4 Des rapports ont également révélé que les antibiotiques ont échoué comme traitement de première intention pour 26 % des infections au pays.5 Les chercheurs prévoient que ce taux passera à 40 % d’ici 2050, entraînant 13 700 décès en raison d’infections bactériennes résistantes aux antibiotiques. Il est essentiel de reconnaître les différences entre une infection bactérienne et une infection virale afin de prescrire le bon traitement et d’effectuer une prise en charge appropriée.
Malheureusement, les systèmes de soins de santé canadiens sont mal équipés pour lutter contre la RAM. Des efforts ont été déployés à l’échelle nationale pour y remédier, mais le problème est complexe et comporte plusieurs facettes. De 2010 à 2019, le Canada s’est classé au dernier rang des 15 pays à revenu élevé pour ce qui concerne l’approbation de nouveaux antibiotiques (seulement 2 sur 18 ont été approuvés).5 L’accès à de nouveaux antibiotiques est vital, puisque le fait de limiter les options de traitement aux antibiotiques plus anciens et à large spectre peut contribuer à la résistance. Au-delà de l’approbation des médicaments, il existe des obstacles tels que les coûts, les fardeaux administratifs et les limites de ressources, le manque d’outils de diagnostic accessibles en temps opportun pour différencier les infections bactériennes des infections virales, ainsi que les problèmes de chaîne d’approvisionnement.
Utilisés de façon appropriée, les antibiotiques sont des traitements efficaces qui jouent un rôle essentiel dans l’élimination des infections. Si vous avez des préoccupations, veuillez consulter votre médecin traitant ou votre pharmacien.