Éradiquer le VHC à l’échelle mondiale d’ici 2030
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a lancé l’initiative d’éliminer l’hépatite C d’ici 2030.1 Elle exhorte les pays partout dans le monde à viser une réduction du taux de nouvelles hépatites virales de 90 % et du taux de mortalité de 65 %.2,3 Il y a différents types d’hépatite virale, notamment A, B et C et, bien que l’on rapporte des taux élevés d’incidence de l’infection au virus de l’hépatite C, il n’existe actuellement aucun vaccin pour ce type.
L’hépatite C touche plus de 150 millions de personnes à travers le monde et affiche un taux de mortalité de 500 000 par année.4 Les principaux défis qui font obstacle à l’éradication de l’hépatite C sont les graves besoins en matière de sensibilisation et d’éducation, ainsi que d’accès aux traitements. L’hépatite C, qui peut infliger de graves dommages au foie, se manifeste sous deux formes, aiguë et chronique, chacune occasionnant des symptômes de gravité différente. Quoique l’hépatite C aiguë disparaisse habituellement sans conséquences sérieuses, chez les personnes qui développeront la forme chronique, la présence de l’infection pendant de nombreuses années peut entraîner des dommages importants au foie, y compris une cirrhose et une insuffisance hépatique, et peut même entraîner un risque accru du développement d’un cancer du foie.5 Le virus de l’hépatite C (VHC) se transmet par un contact de sang à sang, mais il ne peut pas être transmis en donnant des caresses ou des baisers, ou en partageant des ustensiles. Souvent, l’hépatite C n’occasionne pas de symptômes, mais lorsque ceux-ci sont présents, ils sont généralement non spécifiques (c.-à-d., fatigue ou malaise dans l’abdomen). Toutefois, il est possible de la dépister au moyen de tests sanguins. Le traitement de la maladie se fait par une combinaison de modifications au mode de vie, comme la limitation de la consommation d’alcool, et de traitements curatifs au moyen de médicaments antiviraux administrés par voie orale. En fait, des progrès récents ont augmenté le taux de guérison à plus de 95 %.
Défis
Malgré la disponibilité de méthodes de prévention, d’outils de diagnostic et de traitements curatifs abordables pour l’hépatite C, les taux d’incidence demeurent élevés en raison d’un certain nombre d’obstacles qui empêchent l’accès opportun au traitement, comme le manque d’éducation et de sensibilisation, la stigmatisation, les problèmes de surveillance et la disponibilité. Les chercheurs et les défenseurs ont réclamé l’ajout de tests pour le VHC au continuum de soins des patients. Ces lignes directrices s’appliquent à la pratique clinique, et doivent comprendre un triage approprié des soins pour les populations à risque élevé, comme les personnes nées entre 1945 et 1975 et les personnes qui utilisent des drogues, qui sont en prison ou qui sont d’origine autochtone.
Efforts déployés par le Canada
Les experts en soins de santé ont établi des modèles de soins pour surmonter ces obstacles. Ils comprennent notamment la pratique de soins intégrés dans la communauté (c.-à-d., des programmes de traitement des troubles liés à la consommation de substances) et les partenariats entre les professionnels de la santé pour encourager la rationalisation des soins, comme la capacité des non-spécialistes à fournir des traitements pour la plupart des cas d’hépatite C. En revanche, les cas complexes peuvent nécessiter le soutien d’un spécialiste. La publication du Modèle directeur pour guider les efforts d’élimination de l’hépatite C au Canada par le Réseau canadien sur l’hépatite C (CanHepC) est de grande importance.6 Ce document, conçu pour aider les provinces et les territoires à élaborer des plans d’action pour leur région, regorge d’options et d’idées s’adaptant à tout un éventail de contextes démographiques, géographiques, sociétaux et culturels en matière de prévention, de dépistage, de diagnostic, de soins et de traitement. En outre, l’Agence de la santé publique du Canada a publié des lignes directrices à l’intention de tous les intervenants du secteur des soins de santé. Ce document, intitulé Réduction des répercussions sur la santé des infections transmissibles sexuellement et par le sang au Canada d’ici 2030, vise à fournir les moyens pour aider les équipes multidisciplinaires composées de professionnels de la santé, de membres des secteurs public et privé et de membres de tous les paliers gouvernementaux à atteindre l’objectif mondial d’élimination du VHC d’ici 2030.7
Vous voulez faire votre part? Interrogez votre médecin sur le test de dépistage de l’hépatite C!
La Société GI continuera ses activités de sensibilisation et travaillera avec tous les intervenants du secteur des soins de la santé pour promouvoir l’éducation concernant le VHC.