Le contact avec les animaux réduit le risque de développer une MII
Le contact avec certains microbes paraît nécessaire pour la croissance normale d’une personne, spécialement au cours de la première année de vie, période qui semble la plus importante pour le développement du système immunitaire.
Cette hypothèse de l’hygiène a été soulevée il y a 18 ans environ, à la suite d’observations révélant que les personnes ayant grandi dans un environnement extrêmement propre et stérile avaient une tendance plus élevée à développer des maladies que les individus vivant dans un environnement où le système immunitaire est exposé à divers microbes (virus, bactéries et parasites).
L’incidence de la maladie de Crohn, par exemple, augmente dans les pays industrialisés. Cette augmentation est davantage marquée dans les agglomérations urbaines, suggérant l’existence d’un lien entre l’environnement et cette maladie, de même qu’un rapport potentiel avec l’hypothèse de l’hygiène.
En Allemagne, dans une étude réalisée en 2007 pour vérifier cette théorie, des chercheurs ont démontré qu’un contact régulier avec des animaux de ferme (bétail, cochons, moutons ou chèvres) durant la première année de vie semble par la suite diminuer le risque de développer une maladie inflammatoire de l’intestin (MII) juvénile. L’étude examinait également les effets sur le système immunitaire, de vivre en contact avec des animaux domestiques (chats et chiens).
Une étude antérieure a démontré des liens entre ce manque de contact et l’augmentation du risque de développer le rhume des foins, l’asthme allergique et le diabète de type 1.
Cette étude, menée en 2006 et rapportée dans la revue Pediatrics, comprenait 444 enfants touchés par la maladie de Crohn, 304 enfants atteints de colite ulcéreuse et 1 481 témoins qui n’avaient ni l’une ni l’autre de ces maladies inflammatoires de l’intestin. Les enfants sélectionnés provenaient de 13 régions à travers l’Allemagne et étaient âgés de 6 à 18 ans. Les parents fournissaient l’information concernant leurs enfants en remplissant des questionnaires standardisés. En plus de noter le contact de l’enfant avec des animaux, les parents répondaient à des questions sur d’autres éléments tels que le poids à la naissance, la fréquentation d’une garderie, les autres conditions médicales de l’enfant le cas échéant, l’existence d’antécédents familiaux de MII, le nombre de frères et de soeurs plus âgés vivant à domicile et quelques détails sur les premières méthodes d’alimentation.
Après l’ajustement des variables potentiellement confusionnelles, les résultats ont démontré l’existence d’une importante relation de protection entre le contact avec des animaux de ferme, le bétail en particulier, et la diminution du risque de développer la maladie de Crohn ou la colite ulcéreuse. L’étude a également révélé une légère relation de protection entre les contacts réguliers avec des chats et le développement de l’un ou l’autre des types de MII.
Les chercheurs soulignent que leur étude n’a pas tenu compte du contact prénatal avec des animaux de ferme et suggèrent que ce domaine soit exploré de manière plus approfondie.
Des recherches additionnelles ayant comme objet l’hypothèse de l’hygiène pourraient conduire à des stratégies de prévention des maladies inflammatoires de l’intestin et même, à d’éventuelles modalités de traitement.