Le RGO pathologique prend de l’ampleur
Le reflux gastro-œsophagien (RGO) pathologique est une condition chronique courante qui se manifeste par le reflux du contenu de l’estomac, tel que l’acide gastrique, dans l’œsophage. Les principaux symptômes sont notamment une sensation persistante de brûlement et de pression à la poitrine (brûlures d’estomac), la sensation que les aliments ou les liquides remontent dans l’œsophage et un goût amer ou sûr dans la bouche.Les symptômes moins courants comprennent un mal de gorge persistant, un enrouement, une toux chronique, une douleur au moment d’avaler ou de la difficulté à avaler, de l’asthme, une douleur thoracique inexpliquée, une mauvaise haleine, la sensation d’avoir une boule dans la gorge ou une sensation désagréable de plénitude après les repas.
Une étude récente1 menée en Norvège révèle que la prévalence et l’incidence des symptômes du RGO ont augmenté de manière radicale entre 1995 et 2009. L’étude englobait deux sondages de grande envergure : un sondage mené entre 1995 et 1997 auprès de 58 869 participants et un sondage de suivi mené entre 2006 et 2009 auprès de 44 997 participants. Ce dernier incluait bon nombre des personnes ayant participé au premier sondage, ainsi qu’un sous-groupe de nouveaux participants. Dans le cas de chaque sondage, les chercheurs posaient des questions aux participants au sujet de la gravité et de la fréquence de tout symptôme du RGO qu’ils avaient éprouvé au cours des 12 mois précédents, les brûlures d’estomac et le reflux acide en particulier.
Les résultats étaient surprenants. En l’espace d’une décennie seulement, le nombre de personnes ayant ressenti :
- des symptômes quelconques du RGO a augmenté de 30 % (passant de 31,4 % à 40,9 %),
- des symptômes au moins une fois par semaine a augmenté de 47 % (passant de 11,6 % à 17,1 %), et
- des symptômes graves du RGO, de 24 % (passant de 5,4 % à 6,7 %).
Excès de poids = Risque accru de trouble GI
Les auteurs de l’étude affirment que cette augmentation des symptômes du RGO peut être attribuable à plusieurs choses, mais ils avancent que la hausse de l’indice de masse corporelle (IMC) parmi la population occidentale est un facteur particulièrement important. Des recherches antérieures ont déjà démontré que le risque de développer un RGO pathologique augmente plus l’IMC est élevé. Des recherches courantes révèlent qu’un IMC élevé est également associé à une augmentation de la douleur du tractus GI supérieur, des haut-le-cœur, des vomissements, de la diarrhée et une évacuation incomplète.2 Les chercheurs soulignent que les recherches futures devraient être axées sur cet aspect, étant donné que le taux d’obésité croissant est une grande source d’inquiétude en matière de santé partout dans le monde occidental.
Traitement du RGO et satisfaction des patients
Il existe deux principales approches pour traiter le RGO pathologique au moyen de médicaments : neutraliser l’acidité et bloquer la production d’acide. En ce qui concerne la neutralisation de l’acidité, les antiacides en vente libre peuvent atténuer les symptômes. Il existe deux classes de médicaments qui inhibent la sécrétion d’acide gastrique, les antagonistes des récepteurs H2 de l’histamine (anti-H2) et les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP). Les anti-H2 fonctionnent en bloquant l’effet de l’histamine, qui incite certaines cellules dans l’estomac à produire de l’acide. Les médicaments procinétiques réduisent le reflux en augmentant la pression dans le sphincter œsophagien inférieur (SOI) ainsi que les contractions œsophagiennes vers le bas. Les IPP fonctionnent en bloquant une enzyme essentielle à la sécrétion d’acide. Les IPP sont devenus la thérapeutique la plus efficace pour le soulagement des symptômes et l’amélioration de la qualité de vie, de même que pour la guérison et la prévention de dommages à l’œsophage chez les personnes atteintes du RGO.
Les médecins sont plus susceptibles de qualifier un traitement de réussi s’ils voient une amélioration au niveau des indicateurs mesurables de la maladie. Les patients, pour leur part, mettent davantage l’accent sur l’efficacité avec laquelle le traitement a soulagé leurs symptômes et amélioré leur qualité de vie. Une analyse documentaire récente portait sur plusieurs études qui renfermaient de l’information sur le niveau de satisfaction des patients par rapport à leurs médicaments pour le RGO.3
Entre 56 % et 100 % des patients ont déclaré être satisfaits ou très satisfaits à l’égard de leur médicament aux IPP; il y avait très peu d’écart au niveau de la satisfaction des patients par rapport aux différents types d’IPP. La plupart des patients préféraient les traitements au moyen d’IPP aux médicaments anti-H2, aux médicamentsprocinétiques ou à d’autres médicaments en vente libre, mais bon nombre de patients ont également déclaré ajouter à l’occasion des antiacides et d’autres produits en vente libre à leur traitement aux IPP. Les auteurs de l’étude affirment qu’il est important de tenir compte de la satisfaction du patient dans l’évaluation des résultats d’un médicament, car un patient qui se dit satisfait à l’égard d’un médicament est beaucoup plus susceptible de suivre son régime de traitement prescrit. L’observance, à son tour, donne aux médicaments une meilleure chance d’améliorer à la fois les symptômes et les indicateurs mesurables de la maladie.