Le risque de la maladie cœliaque pourrait être lié aux saisons et à la géographie
En Suède, la maladie cœliaque se manifeste dans 1,8 % de la population, ce qui est presque le double du taux observé dans le reste du monde (1 %).1 Bien que de nombreuses études aient mis l’accent sur des aspects génétiques et les infections précoces comme facteurs pouvant jouer un rôle dans le taux élevé de prévalence de cette affection en Suède, une nouvelle étude suggère que le risque de maladie pourrait être lié aux saisons et au lieu de naissance.
En utilisant des données provenant de près de deux millions d’enfants suédois nés de 1991 à 2009, les chercheurs ont constaté que ceux nés au printemps, à l’été et à l’automne présentaient un risque accru d’environ 8 à 10 % de développer la maladie cœliaque comparativement aux bébés nés en hiver.2 Ils ont aussi découvert que les enfants nés dans le sud et dans le centre de la Suède présentaient un risque accru de maladie cœliaque comparativement à ceux nés dans la région du nord. En combinant les données régionales avec celles du mois de naissance et des saisons, ils ont déterminé que les enfants nés dans le sud de la Suède pendant les mois de mars, avril ou mai présentaient le plus grand risque.
À ce stade, les chercheurs n’ont pas d’explications concrètes pour élucider ces différences. Ils avancent l’hypothèse que les enfants nés au printemps et à l’été ont tendance à être sevrés et introduits au gluten pendant l’automne et l’hiver, juste au moment où les infections virales se mettent à circuler dans la population. La contraction d’un virus pourrait influencer la flore intestinale d’un enfant et modifier la muqueuse intestinale, jetant les bases de la maladie cœliaque. Étant donné que les virus saisonniers peuvent prendre plusieurs mois pour se propager des régions du sud jusqu’à celles du nord, les auteurs de l’étude croient que ceci pourrait expliquer pourquoi l’incidence de la maladie cœliaque est plus faible pour les jeunes enfants des régions du nord.
Cette étude inspirera sûrement les chercheurs d’autres pays à analyser les effets des facteurs environnementaux sur la maladie cœliaque dans leur propre population. Puisque la Suède est un pays nordique, il sera intéressant d’observer l’effet du climat sur le risque de la maladie cœliaque dans d’autres régions du monde. À mesure que les facteurs environnementaux sont cernés et évalués, les chercheurs espèrent un jour pouvoir suggérer des modifications de comportement qui préviendraient l’augmentation progressive de la maladie cœliaque se produisant actuellement à l’échelle mondiale.