Ce que vous devez savoir sur les immunisations
Contrairement aux médicaments et aux traitements qui aident à guérir des maladies que nous avons contractées ou à en atténuer les symptômes, les immunisations (ou vaccins) préparent notre corps à se défendre contre des microorganismes précis avant même qu’il entre en contact avec eux. Lorsque des substances étrangères ou des toxines (antigènes) envahissent notre corps et nous rendent malades, nous répondons en produisant des protéines sanguines particulières (anticorps) appelées à lutter contre les envahisseurs. Nous continuons de produire ces anticorps même lorsque l’antigène (bactérie, virus ou autre substance étrangère) ne pose plus de danger. Cela nous permet de nous défendre contre le même antigène s’il nous infecte de nouveau; on dit alors que nous possédons une immunité contre le microorganisme pathogène.
La plupart des vaccins ciblent des virus. Ils contiennent soit des virus morts, soit de petites quantités de virus vivants, auxquels notre corps réagit de la même façon dont il réagirait à une menace réelle, en fabriquant des anticorps pour lutter contre le virus. Le vaccin prépare ainsi notre corps à prévenir la maladie associée.
Une des façons les plus simples et les plus faciles de prévenir de nombreuses maladies nuisibles est de respecter le calendrier de vaccination recommandé par votre médecin pour vous et vos enfants, surtout si vous voyagez à l’étranger où des maladies considérées plutôt rares au Canada peuvent être assez courantes.
Immunisations et le tractus gastro-intestinal (GI)
Prévenir la maladie du foie
Quoique les chercheurs aient identifié au moins cinq virus de l’hépatite qui s’attaquent au foie, connus comme A, B, C, D et E, ils croient qu’il en existe d’autres n’ayant toujours pas été découverts. Les virus de l’hépatite infectent le tissu du foie, provoquant une inflammation qui peut entraîner de nombreux problèmes partout dans le corps. Cependant, une vaccination adéquate peut facilement et efficacement prévenir l’infection à deux de ces virus.
L’hépatite A se caractérise par des symptômes semblables à ceux de la grippe, notamment la fatigue, la fièvre, des douleurs abdominales, des nausées et une perte d’appétit. Le virus, beaucoup plus commun dans les pays en développement, se transmet par exposition à de l’eau ou à des aliments contaminés. Même si l’hépatite A n’entraîne pas une maladie du foie chronique ou des dommages permanents, elle peut continuer de faire apparaître des symptômes pendant des mois. Il vaut mieux prévenir la maladie puisqu’on peut facilement être immunisé contre elle. Le vaccin contre l’hépatite A est fortement recommandé pour les personnes voyageant à l’étranger et son efficacité est de 85 à 90 % lorsqu’il est administré avant toute exposition au virus.1
L’hépatite B, transmise par le sang et d’autres fluides corporels, peut être aiguë ou chronique. Les symptômes de l’hépatite B aiguë sont de courte durée et comprennent la fatigue, la perte d’appétit, les vomissements, les douleurs physiques et une légère fièvre. L’hépatite B chronique peut entraîner la cirrhose (dommage au foie) ce qui augmente le risque de développer le cancer du foie. Le vaccin contre l’hépatite B connaît un taux de réussite de 95 à 100 % lorsqu’il est administré avant l’exposition au virus, prévenant ainsi de façon aisée et sécuritaire les complications dangereuses de l’infection.2
Dose additionnelle du vaccin requise chez les patients souffrant de la maladie cœliaque ou de MII?
Comme nous l’avons mentionné dans le numéro 179 du bulletin Du coeur au ventreMC, les personnes atteintes de la maladie cœliaque sont moins susceptibles de répondre de façon efficace au vaccin de l’hépatite B. De nouvelles recherches révèlent que cela est aussi vrai chez les personnes souffrant de maladie inflammatoire de l’intestin (MII).3 Cela signifie qu’un nombre assez élevé de personnes aux prises avec la MII ou la maladie cœliaque qui reçoivent une dose normale du vaccin ne fabriquent pas une quantité suffisante d’anticorps pour se protéger contre l’infection, les rendant toujours susceptibles de contracter l’hépatite B. Cependant, le fait de doubler la dose peut donner de meilleurs résultats chez ces personnes. Parlez à votre médecin si vous êtes préoccupé par l’efficacité de tout vaccin reçu.
La thérapie immunosuppressive
Selon Santé Canada, les personnes utilisant des médicaments immunosuppresseurs, tels que les stéroïdes souvent prescrits aux patients souffrant de MII, requièrent un calendrier d’immunisation différent. Elles devraient recevoir leurs vaccins au moins deux semaines avant de commencer la thérapie immunosuppressive ou au moins trois mois après l’avoir terminée.4
Les personnes prenant des médicaments immunosuppresseurs devraient également éviter les vaccins qui contiennent des virus vivants puisque leur système immunitaire affaibli pourrait être incapable de combattre le virus de la même façon qu’une personne en santé pourrait le faire. Heureusement, la majorité des vaccins se composent de virus morts. Il est très important que les personnes immunovulnérables soient vaccinées, puisqu’elles sont plus susceptibles aux maladies ciblées par les vaccins à cause de leur système immunitaire affaibli.
Vacciner ou ne pas vacciner – cinq mythes réfutés en matière de vaccin
Il existe de fausses conceptions au sujet de l’innocuité et de l’efficacité des vaccins, semant la confusion. Certaines personnes sont d’avis que les vaccins sont inutiles ou carrément dangereux, les refusant donc pour eux-mêmes ou leurs enfants. Voici une liste de cinq mythes courants au sujet des vaccins et la vérité sur ces questions :
- MYTHE : Le vaccin RRO cause l’autisme et la MII chez les enfants.
RÉALITÉ : Comme nous l’avons rapporté dans le numéro 177 du bulletin Inside Tract®, les « études » scandaleuses démontrant une corrélation entre le vaccin RRO et une combinaison d’autisme et de MII étaient frauduleuses et dépourvues de vérité. Le vaccin RRO ne rend pas les enfants plus susceptibles de développer l’autisme et la MII, mais priver votre enfant du vaccin le rend plus sujet à contracter la rougeole, les oreillons ou la rubéole et à exposer d’autres personnes non vaccinées à ces virus potentiellement mortels.
- MYTHE : Les vaccins ne sont pas utiles puisque les maladies qu’ils préviennent sont rares.
RÉALITÉ : Les maladies contre lesquelles nous vaccinons deviennent rares en raison de l’immunisation généralisée. Lorsque les gens refusent de prendre un vaccin, la possibilité de contracter une de ces maladies évitables augmente. À titre d’exemple, à la fin des années 1990, lorsque les parents étaient d’avis que donner le vaccin RRO à leurs enfants était dangereux, l’incidence de la rougeole s’est accrue. Même si l’incidence de maladies peut être faible au Canada, c’est en voyageant à d’autres endroits dans le monde où ces maladies sont plus courantes que les gens les rapportent comme souvenirs imprévus.
- MYTHE : Certains vaccins contiennent du mercure et il est donc dangereux de les donner aux enfants.
RÉALITÉ : Certains vaccins contiennent un ingrédient appelé thimérosal, utilisé pour prévenir la croissance de tout pathogène potentiel. Le thimérosal, quoique rarement utilisé, contient une forme de mercure. Cependant, la quantité de thimérosal utilisée dans les vaccins est très petite et le mercure qu’il contient se trouve en une forme qui est aisément éliminée du corps et qui est beaucoup plus sûre que celle du mercure trouvé dans les fruits de mer.5 Le vaccin antigrippal et la plupart des vaccins contre l’hépatite B sont des vaccins à doses multiples qui contiennent du thimérosal comme agent de conservation. Dans certaines provinces et certains territoires, les parents ou gardiens peuvent choisir un vaccin sans thimérosal pour l’immunisation de leurs jeunes enfants contre l’hépatite B.6
- MYTHE : Les effets secondaires potentiels des vaccins les rendent trop dangereux pour être considérés utiles.
RÉALITÉ : Les effets secondaires graves associés aux vaccins sont tellement rares qu’il est difficile d’évaluer si quelconque des problèmes de santé graves se présentant autour de la période d’injection sont liés au vaccin ou à autre chose. Les effets secondaires les plus courants sont une rougeur au site d’injection, une douleur au bras et une fièvre légère – une bien moins grande préoccupation que le développement des maladies que les vaccins préviennent.7
- MYTHE : Le vaccin contre l’hépatite B cause la sclérose en plaques (SP) et d’autres problèmes de santé.
RÉALITÉ : Si cela était vrai, il y aurait une augmentation énorme de la SP dans la population corrélant à la prévalence du vaccin contre l’hépatite B; ce n’est pas le cas. Seulement 1 personne sur 600 000 qui reçoit le vaccin connaît une anaphylaxie (réaction allergique extrême), aucune mortalité n’ayant été rapportée comme conséquence. Cependant, ce vaccin prévient chaque année des milliers de décès inutiles.8
Conclusion
Les vaccins sont des outils extrêmement précieux dans la prévention de maladies graves et ses avantages l’emportent largement sur ses désavantages. Si vous souffrez d’une maladie GI ou que vous suivez une thérapie immunosuppressive, il est important que vous discutiez avec votre médecin des démarches additionnelles requises pour veiller à ce que votre programme de vaccination soit efficace.