Maladie des os et MII
Selon des études récentes réalisées au Royaume-Uni avec des souris, des chercheurs ont démontré que la cause des troubles osseux semblables à l’ostéoporose, de la maladie inflammatoire de l’intestin ainsi que de la maladie cœliaque pourrait être un réglage anormal d’une protéine commune.
L’ostéoporose est une maladie généralisée du squelette, caractérisée par une faible masse osseuse et une détérioration microarchitecturale du tissu osseux, ce qui augmente la fragilité des os et la prédisposition aux fractures.
Le terme MII fait référence à deux maladies intestinales : la maladie de Crohn (MC) et la colite ulcéreuse (CU).
La maladie auto-immune des os et l’inflammation de l’intestin sont étroitement liées au dérèglement et à l’hyperactivation des cellules T CD4 autoréactives. Les scientifiques savent que ces cellules sont impliquées dans la réaction immunitaire du corps, mais leur fonctionnement exact reste encore à définir.
Les chercheurs expliquent que des souris génétiquement modifiées afin de présenter un déficit d’un régulateur clé des cellules T CD4 (déficit en Interleukine-2), possèdent des cellules T hyperactives et développent spontanément la CU, de même qu’une perte de cellules osseuses. Leurs expériences indiquent qu’un surplus de production d’une protéine appelée RANKL est la cause de ce phénomène. Les cellules T CD4 hyperactives produisent trop de cette protéine, ce qui contribue à une détérioration des os et à une inflammation intestinale.
Le traitement des souris avec de l’ostéoprotégérine, une protéine qui empêche la protéine RANKL de se lier à son récepteur, a inversé cette perte osseuse et réduit l’inflammation de l’intestin.
Cette recherche suggère que certaines maladies des os et certaines maladies intestinales peuvent partager une cause commune, ce qui peut avoir des implications importantes dans le traitement des maladies humaines. Si des mécanismes similaires se produisent chez l’humain, l’ostéoprotégérine pourrait s’avérer un traitement efficace contre la colite ulcéreuse, la maladie de Crohn et la maladie cœliaque, lesquelles sont souvent accompagnées d’une perte osseuse. Les chercheurs concluent : « Si des interventions thérapeutiques étaient offertes pour traiter l’ostéopénie présente dans ces maladies tout en réduisant l’inflammation de l’intestin, cela permettrait d’améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de ces maladies et de réduire les complications associées. » Des recherches additionnelles sont nécessaires afin de savoir si ce traitement anti-inflammatoire pourrait réussir chez l’humain.