Qui devrait être responsable des soins de santé?

Pour la première fois, l’assemblée annuelle du Conseil général de l’Association médicale canadienne (AMC), tenue à Yellowknife en août 2012 (à laquelle la PDG de la Société GI, Gail Attara, était une observatrice invitée), mettait carrément l’accent sur les questions d’équité en santé. De nombreux délégués ont d’ailleurs fait clairement savoir que l’association devrait s’attaquer aux problèmes liés aux déterminants sociaux de la santé.

Les délégués médecins représentant des associations de partout au pays ont autorisé l’AMC à prendre des mesures dans une variété de domaines liés à l’équité en santé, incluant une meilleure surveillance des effets environnementaux et des effets néfastes sur la santé de projets industriels, les commotions, la teneur en sucre des boissons commerciales, la santé des réfugiés et les questions de fin de vie, entre autres.

« Les motions émanant des délégués qui ont fait l’objet de discussions à l’assemblée annuelle du Conseil témoignent de la profondeur et de la diversité des enjeux liés à la santé et aux soins de santé au Canada », de déclarer le président de l’AMC, le Dr John Haggie. « Le lien commun est l’engagement inébranlable des médecins à faire de leur mieux pour s’assurer que les Canadiens bénéficient de la santé et reçoivent des soins de santé de la plus haute qualité. »

Résultats d’un sondage sur les soins de santé

Une majorité de Canadiens croit que les soins de santé devraient être la plus grande priorité du gouvernement fédéral et qu’Ottawa devrait jouer un rôle de premier plan dans la protection et le renforcement du système de soins de santé, selon un nouveau sondage Ekos mené au nom de l’AMC.

Trois Canadiens sur quatre (75 %) ont affirmé que les soins de santé devraient être la plus grande priorité du gouvernement. Une vaste majorité de répondants (87 %) croit que le gouvernement fédéral devrait accorder plus d’attention aux questions de santé et 85 % estiment que le gouvernement devrait jouer un rôle de premier plan dans la protection et le renforcement du système de santé, selon le sondage.

Six répondants sur 10 considèrent que le rôle du gouvernement fédéral en matière de santé devrait être d’assurer le respect des normes nationales et d’appliquer la Loi canadienne sur la santé. En revanche, 37 % sont d’avis que le rôle du gouvernement fédéral devrait se limiter au financement alors que les provinces devraient s’occuper de la prestation des services.

« Notre système universel de soins de santé est un élément qui définit ce que signifie être Canadien », de dire le Dr Haggie, dont le mandat à titre de président prenait fin à la clôture de ces réunions. « Nous devons nous efforcer de veiller à ce que, peu importe où ils vivent, les Canadiens puissent avoir accès à des niveaux et des normes comparables en matière de santé. »

« Ce que nous dit ce sondage, c’est que les Canadiens voient une occasion pour tous les ordres de gouvernement de faire preuve de leadership et de travailler en collaboration en vue de transformer les soins de santé de manière à mettre l’accent sur les besoins des patients. Notre système de santé tire ses origines de la collaboration, et il est temps de la ramener à tous les niveaux », a ajouté le Dr Haggie.

Le sondage téléphonique mené par Les Associés de recherche Ekos auprès de 1 044 Canadiens adultes, entre le 3 et le 9 août 2012, comporte une marge d’erreur de plus ou moins trois points de pourcentage, 19 fois sur 20.

Regard vers l’avenir

Le 15 août a marqué le premier jour du mandat de la Dre Anna Reid à titre de présidente de l’AMC. Pendant son mandat, la Dre Reid, médecin d’urgence de Yellowknife, mettra l’accent sur l’innovation et la transformation comme priorités clés.

« L’initiative de transformation des soins de santé peut être considérée par certains comme un défi trop difficile à relever, mais je refuse de le croire », d’affirmer la Dre Reid, qui prononcera une allocution lors d’un événement de collecte de fonds de la Société GI, qui se tiendra le 22 octobre, à Toronto. « Nous devons trouver le courage de changer et d’entreprendre ce périple. »

La Dre Reid déclare que les médecins doivent continuer de s’attaquer à des enjeux tels que l’iniquité dans le cadre des efforts déployés en vue de transformer le système de soins de santé, et son expérience à travailler dans le Nord fournira une perspective précieuse à cet égard.

Composer avec une pénurie de médicaments?

Quand vous êtes malade, vous ne voulez pas vous préoccuper de savoir si le médicament dont vous avez besoin est disponible. De nombreux médicaments essentiels sont en rupture de stock au Canada et à l’échelle internationale. Bien que la plupart des médicaments qui sont actuellement en rupture de stock soient des médicaments génériques, nous avons tous un rôle à jouer pour faire en sorte que les Canadiens aient accès aux bons traitements lorsqu’ils en ont besoin. À cette fin, la PDG de la Société GI, Gail Attara, en son rôle en tant que présidente de la Coalition pour de meilleurs médicaments (www.bestmedicines.ca), a participé aux discussions à ce sujet devant le Comité permanent de la santé plus tôt cette année. Elle et d’autres participants encourageaient le gouvernement fédéral à montrer la voie pour empêcher que des patients, qui comptent sur ces médicaments, ne puissent pas obtenir un médicament sur ordonnance quand ils en ont besoin.

L’industrie pharmaceutique travaille avec tous les intervenants, dont les professionnels de la santé, les gouvernements, l’industrie et tous ceux qui se trouvent dans la chaîne d’approvisionnement, pour corriger le problème des pénuries de médicaments. Un nouveau microsite élargi, www.drugshortages.ca, lancé par Les compagnies de recherche pharmaceutique du Canada (Rx&D) permet à tous les fabricants de médicaments (de marque et génériques) de le signaler lorsque des médicaments qu’ils fabriquent sont en rupture de stock.


Publié pour la première fois dans le bulletin Du coeur au ventreMC numéro 183 – 2012
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