Examen du Rapport du Groupe de travail canadien sur la douleur
Contexte
L’Association internationale pour l’étude de la douleur définit la douleur comme « une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable liée à des lésions tissulaires réelles ou potentielles ou décrites en des termes évoquant de telles lésions ».
Comme il a été mentionné dans notre article intitulé La science de la douleur, la douleur joue un rôle vital chez les créatures vivantes possédant un système nerveux, dont les humains. Les sensations de douleur désagréables nous convainquent de nous éloigner de situations qui nuisent à notre organisme. Sans ce système d’alarme inné, il faudrait déployer beaucoup d’efforts pour éviter de mordre sa propre langue, nous ne remarquerions pas que notre main touche un élément brûlant et nous n’irions pas voir un médecin pour qu’il répare des os fracturés. Aussi désagréable que puisse être la douleur, elle est extrêmement importante pour notre survie.
La douleur est un facteur déterminant de la maladie inflammatoire de l’intestin, du syndrome de l’intestin irritable, de la dyspepsie fonctionnelle, du reflux gastro-œsophagien pathologique, de la diverticulose colique, de divers cancers de l’appareil digestif et de nombreux autres troubles digestifs.
Groupe de travail canadien sur la douleur
On estime qu’environ 7,63 millions de personnes âgées de 15 ans ou plus, soit un Canadien sur quatre, vivent avec une douleur chronique.1 Il s’agit d’un problème de santé publique considérable qui a des répercussions sur les gens, les familles, le système de santé et la société. Les personnes qui vivent avec de la douleur chronique ont un accès limité aux services dont elles ont besoin, sont souvent stigmatisées et souffrent indûment de leur état. Ces défis recoupent d’autres défis de santé liés aux déterminants sociaux de la santé et à d’autres états chroniques tels que les maladies mentales et les troubles liés à la consommation de substances. La pandémie de la COVID-19 n’a fait qu’exacerber ces défis. Les Canadiens qui vivent avec de la douleur chronique ne doivent pas être oubliés pendant que le système de santé s’efforce de se réajuster et de se rétablir de cette épreuve mondiale.
En octobre 2020, le Groupe de travail canadien sur la douleur (GTCD) a publié un rapport identifiant le besoin de reconnaître la douleur chronique comme une maladie et un problème de santé publique croissant. Le Groupe de travail a repéré des problèmes considérables liés à l’accessibilité et au prix des traitements, au manque de sensibilisation, d’éducation et de formation spécialisée sur la gestion de la douleur, à la recherche de traitements, à un meilleur suivi des personnes vivant avec de la douleur et au besoin d’une approche spécialisée pour les soins aux autochtones. Cependant, l’obstacle sous-jacent à l’élimination de ces préoccupations est le stigma et les perceptions erronées qui concernent ce que c’est de vivre avec de la douleur.
Santé Canada, le ministère fédéral responsable d’aider les Canadiens à maintenir et à améliorer leur santé a créé le Groupe de travail canadien sur la douleur en mars 2019. Caractérisé par une représentation vaste et variée, le GTCD avait pour objectif de formuler des recommandations pour guider les décideurs gouvernementaux vers de meilleures approches en matière de soins prodigués aux personnes vivant avec de la douleur chronique et pour améliorer la prévention de la douleur.
Le GTCD a constaté que le fardeau économique imputable à la douleur chronique était aussi élevé que 60 milliards de dollars par année. Cela comprend les coûts liés aux ressources de soins de santé, aux traitements, aux répercussions sur la qualité de vie, à l’invalidité associée et à la perte de productivité. Or, les fonds consacrés à la recherche sur la douleur sont notoirement insuffisants, surtout en ce qui concerne les répercussions et les besoins à long terme des personnes vivant avec de multiples affections médicales et de la douleur chronique.
Nous vous encourageons à lire le rapport au complet mentionné dans la section des références. Entre-temps, sachez qu’il existe des groupes qui travaillent en vue d’accroître l’éducation et la sensibilisation à la douleur ainsi que l’accès à un soutien, notamment Pain BC (www.painbc.ca) en anglais et l’Association québécoise de la douleur chronique (www.douleurchronique.org) en français. Le gouvernement fédéral a également compilé une liste de ressources à l’intention des personnes vivant avec de la douleur chronique pendant la COVID-19 qui peuvent vous être utiles.2