Faire la lumière sur les allergies aux arachides
Les arachides comptent parmi un des principaux – et plus graves – allergènes. Chez certaines personnes, le système immunitaire réagit à l’excès à une protéine présente dans l’arachide, occasionnant divers symptômes allant de légèrement irritants à mortels. Les allergies aux arachides commencent habituellement en enfance et la plupart des parents font tout ce qu’ils peuvent pour empêcher que leur enfant développe une allergie potentiellement mortelle. Cela est d’autant plus le cas si l’enfant présente déjà des symptômes d’autres allergies ou une sensibilité aux arachides en petite enfance, ou si d’autres membres de la famille ont déjà cette allergie.
Il reste cependant à déterminer si l’on peut faire quelque chose pour aider les enfants à éviter tel sort. Existe-t-il une solution pour prévenir les allergies aux arachides et en quoi consiste-t-elle? Devrait-on s’assurer que les enfants soient exposés aux arachides quand ils sont encore jeunes ou devrait-on les garder le plus loin possible des arachides? Les opinions à ce sujet sont souvent contradictoires. Une étude récente1 cherche à faire la lumière sur cette question et à trancher le débat en cours.
Les chercheurs ont mené une étude auprès de 640 enfants ayant déjà démontré des signes d’autres allergies dès l’âge d’environ quatre mois et les ont suivis jusqu’à l’âge de cinq ans. Ils ont divisé les enfants en deux catégories différentes : ceux qui montraient déjà des signes de sensibilité aux arachides et ceux qui ne montraient aucun signe de problème avec les arachides. Ils ont ensuite divisé ces deux groupes, la moitié des enfants de chaque groupe devant consommer des arachides et l’autre moitié devant éviter les arachides.
Lorsque les chercheurs ont examiné l’incidence des allergies aux arachides chez ces enfants de cinq ans, ils ont constaté des résultats surprenants. Dans le groupe où les enfants ne montraient pas de premiers signes de sensibilité aux arachides, 13,7 % de ceux devant éviter les arachides y ont développé une allergie. Fait étonnant, seulement 1,9 % des enfants ayant consommé des arachides y ont développé une allergie. Pour ce qui est des enfants démontrant des signes de sensibilité aux arachides en petite enfance, à l’âge de cinq ans, 35,3 % de ceux ayant évité les arachides au cours de leur enfance ont développé une allergie aux arachides, tandis que seulement 10,6 % de ceux ayant consommé des arachides ont développé cette allergie.
Bien que les preuves semblent indiquer qu’il serait bénéfique d’exposer les enfants à des produits à base d’arachides pendant qu’ils sont encore jeunes, il s’agit d’une étude précoce et d’autres recherches sont nécessaires pour savoir si cela est réellement le cas. Si vous croyez que votre enfant montre des signes d’une allergie aux arachides, parlez de cette nouvelle approche à votre médecin.
Faits en bref2
- Les arachides appartiennent à la famille des légumineuses et ne sont pas liées aux noix. Une personne peut être allergique aux arachides sans être allergique aux noix, ou peut être allergique aux deux.
- L’allergie aux arachides est une des allergies alimentaires les plus courantes. Santé Canada considère l’arachide comme un allergène prioritaire.
- Les enfants qui ne sont pas prédisposés au développement d’allergies peuvent commencer à consommer des produits à base d’arachides autour de l’âge de six mois.
- L’on croyait autrefois que les allergies aux arachides étaient pour la vie, mais de nouvelles études ont révélé que l’allergie aux arachides peut disparaître avec l’âge chez certains enfants.
- Dans le passé, certains produits faisaient référence aux arachides sous d’autres noms sur leurs étiquettes. Cela ne devrait plus se produire puisque Santé Canada a mis à jour les règles d’étiquetage pour les produits contenant des arachides. Entre autres, les termes suivants étaient utilisés : huile d’arachides, cerneaux (noix écalées), grains, noix broyées, noix d’accompagnement, noix de mandelona/Nu-Nuts™, pistaches/mani, Valencia.
- Parfois les arachides se trouvent dans des produits non alimentaires tels que les appâts à fourmis, la nourriture pour oiseaux, les souricières, la nourriture pour animaux de compagnie, les cosmétiques et écrans solaires, les matériaux d’artisanat, les médicaments et vitamines, les milieux de culture des champignons et la bourre pour les jouets.