Cancer de l’estomac
Le cancer gastrique, plus communément appelé cancer de l’estomac, est un terme général qui englobe une variété de cancers qui prennent naissance dans l’estomac. Ce présent article porte sur l’adénocarcinome gastrique, un type de cancer qui se développe à partir des glandes de la paroi de l’estomac. Il représente environ 90 % de tous les cancers de l’estomac.1 Parmi les autres cancers gastriques figurent les tumeurs stromales gastro-intestinales (GI), et les tumeurs neuroendocriniennes, ces dernières étant plus rares et prenant naissance dans le tractus GI ou les poumons.
Le taux d’incidence du cancer de l’estomac dans le monde est élevé comparativement à celui d’autres cancers. Toutefois, l’adoption d’une meilleure hygiène publique, de l’approvisionnement en eau potable et d’améliorations en matière de production, de transformation, de conservation et d’hygiène des aliments, a contribué de manière importante au déclin du cancer gastrique.
Types de cancer gastrique
L’adénocarcinome gastrique compte deux sous-types, le cancer gastrique cardial et le cancer gastrique non cardial.1 Le cancer gastrique cardial se développe près de la jonction gastro-œsophagienne (cardia), endroit où la partie inférieure de l’œsophage se rattache à l’estomac. Ce sous-type est associé à l’obésité, au reflux gastro-œsophagien (RGO) pathologique et au tabagisme. Le taux de survie à long terme du cancer gastrique cardial est plus faible que celui du cancer gastrique non cardial.
Le cancer gastrique non cardial se produit dans la partie principale de l’estomac. Il est associé à une infection par Helicobacter pylori (H. pylori), au tabagisme et à un régime alimentaire à haute teneur en sel. H. pylori est une bactérie qui infecte les tissus de l’estomac et qui peut provoquer des ulcères gastriques et, dans de rares cas, un cancer de l’estomac. La source de la bactérie n’est pas connue, mais les recherches suggèrent qu’elle provient de l’ingestion d’aliments ou d’eau. L’infection à H. pylori est généralement chronique et, bien que la plupart des gens ne sont pas conscients de l’exposition initiale, des analyses sanguine et salivaire servent à établir un diagnostic. Quoique l’on ne connaisse pas le mécanisme exact par lequel l’infection par H. pylori contribue au développement du cancer, elle est responsable de près de 90 % des cas de cancer gastrique non cardial à l’échelle mondiale.2
Les cliniciens classent également les cancers gastriques selon ces trois types : intestinal, diffus et indéterminé. Cette classification met l’accent sur leurs caractéristiques moléculaires et épidémiologiques. Près de 3 % des cas de cancer gastrique se développent en raison d’une mutation du gène CDH1 (cadhérine épithéliale) et portent le nom de cancer gastrique diffus héréditaire (CGDH). La présence d’une mutation du gène CDH1 augmente le risque du CGDH de 70 % chez les hommes, et de 56 % chez les femmes.3 Des mutations de gènes étroitement liés au CDH1 sont également associées au CGDH. Si vous avez des antécédents familiaux de cancer gastrique, consultez votre médecin pour connaître vos options relativement au dépistage génétique.
Facteurs de risque | Cardial | Non cardial |
âge (60 ans ou plus) | oui | oui |
homme | oui | oui |
tabagisme | oui | oui |
ascendance | oui | oui |
antécédents familiaux | oui | oui |
faible taux d’activité physique | oui | oui |
faible consommation de fibres | oui | oui |
rayonnements | oui | oui |
Helicobacter pylori | non | oui |
consommation élevée d’aliments fumés et à haute teneur en sel | non | oui |
faible consommation de fruits et légumes | non | oui |
obésité | oui | non |
RGO pathologique | oui | non |
Adapté de Karimi et coll. 2
Symptômes
Il est difficile d’obtenir un diagnostic précoce du cancer de l’estomac puisque ses symptômes ressemblent à ceux d’autres maladies du tube digestif, notamment la perte d’appétit, les brûlures d’estomac, les indigestions persistantes, les nausées, les vomissements et la perte de poids inexpliquée.
Diagnostic et dépistage
Des résultats d’études ont établi la recommandation d’un dépistage du cancer de l’estomac au Canada chez certaines populations seulement. Celles-ci comprennent les personnes plus âgées ayant des antécédents d’atrophie gastrique chronique, d’anémie pernicieuse, de polypes gastriques et de gastrectomie partielle.2 Un médecin pourrait vous recommander une endoscopie du tube digestif supérieur (gastroscopie) pour confirmer votre diagnostic. Si vous pensez être à risque, contactez votre médecin.
Gestion
La prise en charge du cancer de l’estomac varie en fonction de son stade au moment du diagnostic. Votre équipe de soins de santé pourrait vous fournir du matériel de soutien portant sur la gestion des symptômes et les services palliatifs. Votre spécialiste peut également recommander une gastroscopie après le traitement en guise de suivi des effets secondaires et pour déceler des signes de récidive de la maladie.4
Prévention
L’éradication de H. pylori peut réduire de 35 % le risque du développement d’un cancer gastrique.2 Il existe de nombreux traitements pour éliminer H. pylori, tous utilisant une combinaison de deux antibiotiques à doses élevées en plus d’autres agents.
Des modifications au régime alimentaire et au mode de vie peuvent également réduire le risque de cancer gastrique. Il est aussi important d’envisager l’abandon du tabagisme et la réduction de l’exposition à la fumée de cigarette. Les fumeurs présentent un risque accru de 25 % de développer un cancer gastrique.5 Des études montrent également que les chances de survie sont faibles chez ces personnes, car le tabagisme peut provoquer d’autres cancers et d’autres complications. L’utilisation d’un narguilé pour fumer des produits du tabac est également associée à un risque plus élevé de cancer gastrique. Les effets du vapotage ne sont pas encore clairs.
Vous devriez observer un régime alimentaire équilibré qui comprend des fruits et légumes, et éviter des quantités excessives d’alcool. Un régime méditerranéen, offrant un apport élevé en fibres et combiné à l’exercice physique, peut également réduire vos risques et améliorer votre état de santé général.2 Une récente analyse documentaire d’articles publiés en anglais et en persan sur les aspects épidémiologiques du cancer gastrique en Iran a révélé qu’il existe un lien direct entre le cancer gastrique et une consommation élevée d’aliments contenant des agents de conservation6, notamment les viandes rouges transformées, les produits laitiers, les viandes fumées, les légumes marinés et le sel.
Si vous avez d’autres problèmes de santé, consultez votre équipe de soins de santé sur la meilleure façon d’obtenir une alimentation saine et de suivre un régime d’exercice physique approprié.
Ne retardez pas le traitement pendant la pandémie!
Retarder les traitements contre le cancer par aussi peu que quatre semaines peut empirer les résultats et la qualité de vie, et peut même entraîner la mort.7 Bien que les systèmes de santé aient subi des pressions importantes en raison de la COVID-19, ils ont adopté des mesures permettant de continuer à offrir des soins de manière sûre et efficace. Suivez les conseils de l’agent de santé publique de votre communauté, comme le port d’un masque, la pratique de la distanciation physique et la création d’une bulle sociale réservée aux membres de votre foyer. Travaillons ensemble pour assurer la sécurité de chacun.
Vous pourriez hésiter à contacter votre équipe de soins de santé lorsque des symptômes font une première apparition. Nous, ainsi que les groupes de patients et les organisations de soins de santé de tout le pays, encourageons les Canadiens atteints d’un cancer dont les traitements ont été interrompus, et ceux qui présentent possiblement des symptômes ou qui ont manqué des suivis de routine, à contacter leur médecin pour obtenir les soins dont ils ont besoin. Le cancer ne prend pas de pause, vous ne devriez pas non plus. Contactez votre équipe soignante. Faites-vous examiner!