Conseils nutritionnels pour la maladie inflammatoire de l’intestin (maladie de Crohn et colite ulcéreuse)
Recommandations nutritionnelles pendant la rémission (maladie inactive)
- Essayez de manger des collations et des repas équilibrés comportant une combinaison de protéines, de gras et de glucides complexes. Consultez la méthode de l’assiette dans le Guide alimentaire canadien pour voir à quoi cela pourrait ressembler.
- Choisissez une variété d’aliments entiers sains (p. ex., légumes, fruits, noix, graines, grains entiers) et limitez votre consommation d’aliments ultra-transformés, d’édulcorants artificiels et de gras trans.
- Ne limitez pas votre consommation d’aliments riches en fibres, sauf s’ils peuvent déclencher des symptômes ou si vous souffrez d’une maladie de Crohn accompagnée de rétrécissements. La plupart des personnes en rémission n’ont aucun problème à digérer les fibres, quoique certaines constatent que certains aliments riches en fibres insolubles (coriaces), comme les légumes crus, sont difficiles à digérer. Les fibres sont incroyablement importantes pour favoriser la cicatrisation de la muqueuse, stimuler l’absorption de sodium et d’eau dans le côlon et favoriser la croissance des bactéries bénéfiques.
- Prenez des suppléments de vitamine D3 (2 000 UI/jour). La vitamine D3 a des propriétés anti-inflammatoires; de faibles niveaux de vitamine D (25-OH-D) peuvent augmenter le risque d’une poussée.
- Évitez les régimes à faible teneur en glucides, tels que le régime en glucides spécifiques (SCD — Specific Carb Diet en anglais), dans le but de prévenir les rechutes. Ils ne sont pas efficaces et ne sont pas recommandés par les principales sociétés de santé. De plus, ils peuvent être très restrictifs et entraîner des carences nutritionnelles.
Recommandations nutritionnelles pendant une poussée (maladie active)
- Prenez des repas plus petits et plus fréquents (de 5 à 6 par jour). Les plus petits volumes d’aliments sont plus faciles à digérer et à traiter, ce qui donne à votre corps davantage de temps pour absorber les nutriments essentiels, tout en aidant à minimiser les symptômes intestinaux après un repas.
- Modifiez la texture des aliments pour les rendre plus mous et plus faciles à digérer. Il peut s’agir de soupes en purée, de boissons fouettées, de fruits et de légumes cuits ou écrasés sans la peau, de viande hachée.
- Choisissez des aliments contenant des fibres solubles (molles) et limitez temporairement votre consommation de fibres insolubles (coriaces) pour favoriser la cicatrisation de la muqueuse intestinale et prévenir l’irritation et les symptômes liés à son inflammation. Les aliments riches en fibres prébiotiques (p. ex., les bananes et l’avoine) peuvent également contribuer à réduire l’inflammation.
- Choisissez des aliments à forte densité énergétique qui sont riches en protéines et en calories, et essayez de faire en sorte que chaque bouchée compte. Vous pouvez essayer une boisson fouettée, une soupe en purée, du beurre d’arachide crémeux avec des craquelins de riz, des œufs brouillés sur une rôtie ou des boissons servant de compléments nutritionnels oraux vendues en magasin (p. ex., Rumble®). Les protéines plus faciles à digérer comprennent les œufs, le poulet maigre, la dinde, le poisson (p. ex., le thon), le yogourt nature, le tofu, le beurre d’arachide crémeux et le fromage cheddar vieilli.
- Vous pourriez avoir à limiter votre consommation de lactose pendant cette période. Si vous présentez des symptômes d’intolérance au lactose, comme des ballonnements, des douleurs abdominales ou de la diarrhée, après avoir consommé un aliment riche en lactose (p. ex., une tasse de lait ordinaire), une restriction à court terme peut alors aider à gérer et à prévenir ces symptômes.
- Limitez la caféine, l’alcool, les aliments épicés, les boissons sucrées, la viande rouge coriace contenant beaucoup de tissu conjonctif (p. ex., le steak) et les aliments gras et frits.
- Prenez quotidiennement un comprimé multivitaminé en une forme qui est plus facilement absorbée et digérée par votre organisme (p. ex., formes liquide, écrasée et à mâcher).
- Prenez un supplément de vitamine D3 sous forme liquide (p. ex., des gouttes). Les gouttes de vitamine D3 contenant de l’huile permettent d’augmenter et d’optimiser l’absorption de cette vitamine liposoluble.
- Envisagez un supplément de calcium. Il peut être difficile de manger suffisamment pendant une poussée et, donc, d’ingérer suffisamment d’aliments riches en calcium. Une carence en calcium peut accroître votre risque de perte osseuse et d’ostéoporose, surtout si vous prenez certains médicaments (p. ex., des corticostéroïdes). Consultez la calculatrice de calcium en ligne à osteoporosecanada.ca/calculez-votre-calcium pour avoir une idée générale de la quantité de calcium que vous consommez, et parlez à votre médecin, à votre pharmacien ou à votre diététiste pour savoir si vous devez consommer davantage d’aliments contenant du calcium ou si la prise de suppléments de calcium est une bonne idée pour vous.
- Envisagez un supplément de zinc à court terme si vous avez plus de huit selles liquides et molles par jour. Consultez votre médecin, votre pharmacien ou votre diététiste pour en savoir plus.
- Envisagez une boisson électrolytique (solution de réhydratation orale) pour remplacer les pertes de liquide et d’électrolytes si vous souffrez de diarrhée et que vous avez du mal à rester hydraté.
- Envisagez un supplément à court terme de L-glutamine pour aider à répondre aux besoins accrus de votre organisme pendant une poussée et pour favoriser la guérison de la muqueuse intestinale enflammée.
- En cas de maladie grave et active, vous pourriez avoir besoin d’un soutien nutritionnel pour permettre à votre organisme de bien guérir, pour répondre à vos besoins nutritionnels accrus pendant une poussée et pour empêcher les carences nutritionnelles, prévenant ainsi les signes et les symptômes de malnutrition. Le soutien peut être sous forme d’alimentation entérale (alimentation par sonde ou suppléments nutritionnels oraux) ou d’une nutrition parentérale totale (NPT), qui consiste en l’administration d’aliments par voie intraveineuse.
Considérations uniques pour la maladie de Crohn
- Envisagez un supplément de vitamine B12 si l’inflammation touche l’iléon terminal, endroit où la majorité de cette vitamine est absorbée.
- Envisagez un supplément d’acide folique si vous prenez certains médicaments comme la sulfasalazine ou le méthotrexate et si votre consommation d’aliments riches en folates comme les épinards est réduite.
- Aucune recherche actuelle n’indique que les suppléments d’huile de poisson sont efficaces à induire ou à maintenir une rémission de la maladie de Crohn.
- Si vous envisagez de prendre un supplément de probiotiques, veuillez consulter votre médecin, votre pharmacien ou un diététiste. Les recherches actuelles n’appuient pas les suppléments de probiotiques comme méthode efficace pour l’induction ou le maintien d’une rémission.
Considérations uniques pour la colite ulcéreuse
- Consommez des aliments riches en fer (selon votre tolérance) ou prenez des suppléments si votre taux de fer est faible. Les aliments riches en fer comprennent les œufs, le foie, la viande, l’avoine enrichie, le beurre de graines de citrouille et la mélasse. Certaines formes de suppléments de fer sont plus faciles à digérer que d’autres, et vous pourriez avoir à prendre du fer par voie intraveineuse selon la gravité de la poussée. Parlez-en à votre médecin, à votre pharmacien ou à votre diététiste pour savoir quelle forme vous convient le mieux.
- Envisagez certaines formes de suppléments de probiotiques ( coli Nissle 1917 ou VSL #3), ceux-ci s’étant avérés prometteurs pour la colite ulcéreuse et pouvant aider à prévenir une pochite aiguë.
Veuillez consulter votre médecin, votre pharmacien ou votre diététiste pour de plus amples renseignements.