Bon nombre des personnes qui reçoivent un diagnostic du syndrome de l’intestin irritable, ou SII, veulent tout d’abord savoir : « Que puis-je manger? » Qu’il s’agisse d’apporter de simples changements à l’alimentation ou de suivre un régime spécialisé, chacun a son opinion.

Vous avez peut-être une amie qui affirme qu’éviter les produits laitiers et le blé lui a permis d’éliminer tous ses symptômes ou vous connaissez un collègue qui jure qu’un régime végétalien a guéri son SII. Vous vous êtes peut-être joint à un groupe en ligne où tous vous disent que vous devez suivre un régime appauvri en FODMAP. En fait, l’expérience de chaque personne atteinte du SII est unique et donc ce qui fonctionne pour une personne peut ne pas fonctionner pour une autre. Il n’existe pas de régime unique qui est garanti de traiter le SII, mais certains régimes offrent plus de succès que d’autres. Il existe des lignes directrices qui peuvent vous aider à déterminer ce qui fonctionnera le mieux pour vous.

Le SII est une affection gastro-intestinale fonctionnelle caractérisée par des douleurs abdominales, un ballonnement, une constipation ou une diarrhée. Si vous souhaitez en savoir plus sur le SII, vous pouvez accéder à nos autres vidéos au moyen des liens qui figurent dans la description. La plupart des personnes atteintes du SII constatent qu’elles ne peuvent pas manger tout ce qu’elles aiment puisque certains aliments peuvent aggraver leurs symptômes.

Si vous décidez de modifier votre régime alimentaire, commencez par réfléchir à la façon dont vous mangez et aux moments auxquels vous mangez. Vous assoyez-vous pendant les repas pour bien prendre votre temps ou bien prenez-vous des bouchées ici et là tout en vous concentrant sur d’autres activités? Les mauvaises habitudes alimentaires peuvent être particulièrement néfastes si vous souffrez du SII.

Parmi les bonnes habitudes, on compte le fait de s’asseoir à table pour chaque repas, de prendre des portions modérées ou petites, de manger à intervalles réguliers, de bien mâcher et de manger lentement. Prendre de grands repas de façon sporadique peut aggraver les symptômes digestifs, tout comme le fait de manger lorsque l’on est stressé, anxieux, en colère ou distrait.

La façon dont vous préparez vos aliments est également importante. Si vous constatez qu’une salade occasionne des douleurs abdominales intenses et un ballonnement, essayez plutôt de cuire des légumes à la vapeur jusqu’à ce qu’ils soient mous. Les aliments cuits sont souvent plus faciles à digérer.

Quoique les graisses constituent un nutriment essentiel, leur consommation en grande quantité peut perturber le tube digestif. Privilégiez les graisses provenant d’aliments tels que le poisson, les noix et les avocats. Essayez des méthodes de cuisson moins grasses, comme la cuisson au four, le rôtissage, la cuisson à l’eau ou à la vapeur, ainsi que les aliments sautés. Limitez la friture et la quantité d’huile utilisée lors de la cuisson de vos aliments.

Les protéines sont importantes pour la santé intestinale et la santé générale. Choisissez judicieusement vos protéines puisque certaines sont plus faciles à digérer, comme les œufs, le poulet, le tofu et le yogourt grec sans lactose, comparativement aux haricots, aux lentilles et au steak.

Les fibres alimentaires sont un autre ingrédient essentiel à la santé de l’intestin. Cependant, elles peuvent nécessiter une approche délicate chez les personnes atteintes du SII. D’une part, les fibres peuvent aider à réguler le processus digestif, à nourrir les bonnes bactéries intestinales et, selon leur type, à réduire la constipation ou la diarrhée. D’autre part, les fibres peuvent irriter un intestin sensible et provoquer des douleurs et un ballonnement, surtout lorsqu’elles sont consommées en grandes quantités. Ne passez pas soudainement d’un régime pauvre en fibres à un régime riche en fibres puisque cela peut provoquer des symptômes digestifs très douloureux.

Si vous souhaitez augmenter la quantité de fibres dans votre alimentation, vous devez apporter des changements graduels. Ajoutez quelques grammes de fibres à votre alimentation quotidienne en maintenant cette quantité pendant une semaine ou deux avant d’en ajouter davantage, tout en vous assurant d’accroître votre consommation de liquides.

Même si vous ne mangez pas beaucoup de fibres, assurez-vous quand même de boire suffisamment d’eau. Cela est un bon conseil pour tous, puisque l’hydratation est très importante pour la santé générale. Celle-ci peut être particulièrement cruciale pour les personnes aux prises avec le SII.

Étant donné qu’une diarrhée fréquente peut entraîner une déshydratation, il est important de boire beaucoup de liquide lorsque vous composez avec ce symptôme. L’eau peut également vous aider si vous êtes constipé, puisque les liquides aident à ramollir les selles. Bien que l’eau soit idéale, vous pouvez également rester hydraté en buvant des tisanes, du bouillon, du jus, du lait et la plupart des autres liquides non alcoolisés.

Les probiotiques sont une autre option qui pourrait améliorer votre santé intestinale. Les aliments fermentés comme le yogourt, le kombucha, le kimchi et le kéfir sont des aliments faciles à obtenir, bien que l’on ne connaisse pas vraiment combien de probiotiques sont contenus dans ces produits. Même s’il n’y a pas de mal à essayer d’incorporer ces aliments dans votre régime alimentaire, il est préférable de prendre des suppléments de probiotiques dont l’efficacité est étayée par des recherches. Cependant, il en existe de nombreuses sortes, sans que le secteur soit réglementé ou que l’efficacité soit garantie. Étant donné que les suppléments peuvent être assez coûteux, vous pouvez faire un essai d’un mois afin de déterminer si cette approche vous est utile. Discutez avec votre équipe soignante pour savoir quel produit convient le mieux à vos besoins.

Maintenant que nous avons passé en revue les moyens d’améliorer votre alimentation, parlons du changement le plus difficile à mettre en œuvre, c’est-à-dire l’élimination des aliments problématiques. Les aliments déclencheurs ne sont pas les mêmes pour chaque personne atteinte du SII, bien que certains soient plus courants que d’autres. Pour bien des personnes, la première étape consiste à vérifier si elles ont des intolérances ou des allergies importantes.

L’intolérance au lactose est généralement très courante, ses symptômes pouvant être plus prononcés chez les personnes atteintes du SII. L’intolérance au gluten est une autre possibilité, mais elle n’est pas aussi courante qu’on pourrait le croire. Certaines personnes peuvent penser être intolérantes au gluten, lorsqu’en fait elles ont de la difficulté à digérer certains glucides contenus dans le pain, plutôt que le gluten, qui est une protéine. Si les produits laitiers et le pain ne vous posent aucun problème, vous n’avez pas besoin de les éviter.

Les légumes crucifères, comme le brocoli, le chou-fleur, le chou et les choux de Bruxelles, ainsi que les légumineuses, comme les pois chiches, les lentilles et les haricots, contiennent des quantités élevées de glucides fermentescibles, qui peuvent provoquer des gaz et des ballonnements particulièrement prononcés chez les personnes souffrant du SII. Il vaut donc mieux de limiter la consommation de ces aliments.

Les fruits contiennent des sucres qui peuvent irriter l’intestin. N’en consommez pas plus d’une portion par repas ou collation et attendez quelques heures avant d’en manger d’autres. Les alcools de sucre tels que le sorbitol, le mannitol, le xylitol et l’érythritol, que l’on trouve dans certains aliments sucrés, peuvent également provoquer un grave ballonnement et de la diarrhée.

Vous avez peut-être remarqué que la plupart des aliments susceptibles de poser des problèmes chez les personnes atteintes du SII sont des glucides. C’est ici que le régime appauvri en FODMAP entre en jeu. FODMAP est l’acronyme anglais pour oligosaccharides, disaccharides, monosaccharides et polyols fermentescibles. Ce sont des glucides qui sont mal digérés dans l’intestin grêle et qui passent au gros intestin, où ils sont fermentés et occasionnent des symptômes.

Un régime appauvri en FODMAP à court terme peut vous aider à cerner les aliments déclencheurs. Nous avons beaucoup d’articles sur le régime appauvri en FODMAP à mauxdeventre.org et vous trouverez des liens pour y accéder dans la description. Le régime se poursuit généralement en trois étapes. Tout d’abord, vous supprimez tous les aliments riches en FODMAP de votre alimentation. Ensuite, vous réintroduisez graduellement les aliments, en notant ceux qui vous posent des problèmes. La dernière étape consiste à créer un régime personnalisé en fonction des résultats.

D’autres aliments et boissons que vous devriez possiblement éviter sont l’alcool, les boissons contenant de la caféine, les boissons gazeuses, les aliments épicés, les aliments frits et les aliments gras hautement transformés.

Parfois, le moyen le plus simple de déterminer les intolérances alimentaires dont vous souffrez est d’essayer un régime d’élimination avec l’aide d’un diététiste. Cela consiste à éviter temporairement certains aliments pour déterminer si cela améliore vos symptômes. Il peut être difficile de composer avec le tout, donc vous pourriez essayer d’utiliser notre journal de santé digestive de trois mois pour noter votre parcours alimentaire. Cliquez sur le lien dans la description pour en acheter un.

L’alimentation est tellement importante. Ce que nous mangeons et nos habitudes alimentaires peuvent vraiment influer sur notre santé physique et mentale, ainsi qu’avoir des répercussions sur notre vie sociale et professionnelle, étant donné les nombreux événements qui gravitent autour de la nourriture.

Si vous envisagez d’apporter des changements importants à votre alimentation, consultez un diététiste qui pourra vous aider à trouver un plan d’alimentation en vue d’améliorer vos symptômes sans sacrifier votre capacité à maintenir une alimentation saine et à prendre plaisir à manger.