Vidéo: Parcours en lien avec l’obésité
Transcription de la vidéo
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Chacune des personnes aux prises avec l’obésité vit un parcours unique et bon nombre d’entre elles sont confrontées à toute une vie de frustrations alors qu’elles essaient sans cesse de maigrir et de maintenir une perte de poids, tout en composant avec la honte, la stigmatisation et l’incompréhension de la part des autres. Ce sont des personnes comme toutes les autres, bien qu’elles occupent un corps plus large. Elles mènent une vie normale, allant du banal à l’extraordinaire, et leurs expériences, objectifs et rêves ressemblent à ceux de n’importe qui d’autre.
Environ 27 % des Canadiens souffrent d’obésité, l’une des affections les plus mal comprises, et 37 % sont en surpoids. Ceux qui jugent les personnes de forte corpulence pensent que le poids est assujetti à un contrôle comportemental, c’est-à-dire qu’une personne peut se fixer un objectif et l’atteindre en mangeant moins, en bougeant plus et en faisant preuve de volonté. En réalité, le problème est beaucoup plus complexe. D’un point de vue médical, le poids est d’origine génétique, biologique, sociale et culturelle. Plusieurs facteurs peuvent influencer le poids, tels que les affections métaboliques, la fonction thyroïdienne, les incapacités physiques et les blessures, les effets secondaires des médicaments, les troubles alimentaires, les traumatismes, le deuil, le statut social, l’anxiété et la dépression, la grossesse, le vieillissement, le lipœdème, le lymphœdème, la génétique, l’isolement social et le microbiome.
Certaines affections entraînent une prise de poids par la modification des hormones qui contrôlent l’appétit ou encore par la réduction du nombre de calories brûlées au cours d’une journée, ce qui rend plus difficile le maintien d’un plus faible poids.
L’un des aspects les plus difficiles de la vie avec l’obésité est la honte sociale qui émane des amis et de la famille, des collègues, des employeurs, des étrangers, d’autres personnes atteintes d’obésité et même de la voix intérieure d’une personne. Les insultes régulières et les traitements déshumanisants peuvent entraîner une perception confuse de soi, ainsi que de l’anxiété ou de la dépression.
Les personnes aux prises avec l’obésité peuvent également être confrontées à des obstacles qui les empêchent de s’intégrer physiquement dans un monde qui n’est pas fait pour elles, comme les sièges d’avion ou d’autobus, les chaises avec des bras ou les petites cabines de toilettes. Il peut également être gênant de faire du sport ou de l’exercice, puisque la lenteur, la transpiration et l’essoufflement peuvent faire l’objet de moqueries.
Les consultations de soins de santé lorsque l’on souffre d’obésité peuvent s’avérer difficiles. Les patients peuvent se sentir trop gênés et honteux pour se faire soigner pour d’autres affections, de peur que leur médecin présume que leur maladie ou leur blessure découle de leur obésité et que la faute leur appartient. Les médecins peuvent avoir les mêmes préjugés que d’autres personnes et manquer d’empathie, disant à leurs patients qu’il est vital de perdre du poids, en ne leur offrant que très peu ou pas de renseignements éducatifs ou de soutien pour y parvenir. Lorsque les prestataires de soins de santé abordent la question de l’obésité avec empathie et dans un esprit de collaboration, ils peuvent aider à trouver un traitement.
Bien que la plupart des professionnels de la santé utilisent encore l’indice de masse corporelle (IMC) pour diagnostiquer l’obésité, il ne s’agit pas d’une méthode précise puisqu’elle ne tient pas compte de l’âge, du sexe, de l’origine ethnique, du niveau de forme physique, du mode de vie et d’autres facteurs. Certains experts en soins de santé remplacent maintenant l’IMC par une évaluation des conséquences d’un excès de poids sur la santé, la fonction et la qualité de vie.
En raison des problèmes de santé liés à l’obésité, la plupart des personnes qui en sont aux prises ont essayé d’innombrables régimes et programmes d’exercice, allant de changements simples tels que la consommation accrue de légumes et de protéines, le décompte des calories de base ou les régimes pauvres en glucides ou en graisses, jusqu’à des régimes à la mode extrêmement restrictifs et compliqués. Pour certaines personnes, les changements alimentaires et l’activité physique régulière suffisent à atteindre et à maintenir un poids santé, tandis que pour d’autres l’effet est de courte durée.
Le problème, c’est que le corps se défend. Il amorce des changements hormonaux qui rendent les personnes au régime affamées et les portent à penser à la nourriture tous les jours, tout au long de la journée. Elles finissent par avoir froid et se sentir fatiguées, des adaptations du corps qui apportent celui-ci à brûler moins de calories. Elles peuvent devenir irritables, de mauvaise humeur, anxieuses ou déprimées. Le régime peut faire perdre les cheveux, perturber le cycle menstruel ou le système immunitaire, assécher la peau ou provoquer une constipation. Étant donné qu’elles se sentent malheureuses, les personnes au régime commencent à perdre leur motivation et il peut leur sembler impossible de ne pas céder. Elles peuvent connaître une perte de poids qu’elles maintiennent pendant un certain temps, jusqu’à ce qu’elles soient déstabilisées par le stress d’un événement majeur de la vie, tel que le début d’un nouvel emploi ou la fréquentation d’une nouvelle école, la naissance d’un enfant ou la perte d’un être cher.
Bien que l’exercice physique puisse aider avec la gestion du poids, les blessures, les incapacités, l’âge, les contraintes de temps, ainsi que d’autres aspects de la vie, peuvent rendre difficile la mise en place d’un programme d’exercice régulier.
Si le régime alimentaire et l’activité physique sont insuffisants à la perte de poids, les médicaments et la chirurgie peuvent constituer une prochaine étape. Jusqu’à récemment, les options médicamenteuses étaient limitées et peu efficaces. Il existe de nouveaux médicaments prometteurs, ce qui permet à de plus en plus de personnes de connaître des effets physiques et psychologiques positifs lors du processus de perte de poids, comme le fait de ne pas penser constamment à la nourriture. La chirurgie bariatrique peut également être extrêmement efficace, mais les délais d’attente pour y avoir accès sont longs dans certains pays. Les médicaments et la chirurgie peuvent toutefois causer des effets secondaires et ils ne conviennent donc pas à tous. De plus, les médicaments coûtent très cher, ce qui les met hors de portée pour de nombreuses personnes dont le revenu est plus faible.
Chez les personnes atteintes d’obésité, ces facteurs entraînent un cycle sans fin de prise et de perte de poids. Chaque fois, elles se disent que ce régime ou ce traitement sera la clé, que cette fois-ci sera différente. Elles peuvent perdre une bonne quantité de poids, pour ensuite le reprendre. Fois après fois, après fois. Les meilleurs traitements sont ceux qui peuvent être respectés. Ce ne sont pas les personnes qui échouent les régimes, mais plutôt les régimes qui échouent.
Une personne peut également être satisfaite avec un certain poids, même s’il n’est pas parfait selon les lignes directrices actuelles.
Comme pour bon nombre de maladies chroniques, il n’est pas facile de vivre avec l’obésité, même si l’on fait de son mieux pour faire tous les bons choix. Le parcours est complexe, mais les personnes atteintes d’obésité peuvent tout de même profiter de la vie en sachant que leur valeur n’est pas liée à leur poids.
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