Les médicaments peuvent-ils aider à traiter l’obésité?

Examen des médicaments en utilisation conforme ou hors indication dans la prise en charge de l’obésité

L’obésité est une maladie chronique multifactorielle, caractérisée par une quantité excessive de graisse corporelle, qui rend la personne touchée plus susceptible à des complications de santé comme le diabète de type 2, la maladie du cœur, l’apnée du sommeil, les problèmes du foie, l’arthrite et certains cancers.

Jusqu’à récemment, le traitement de l’obésité se limitait principalement au régime alimentaire et à l’exercice physique, un plus petit nombre de personnes subissant une chirurgie bariatrique ou prenant des médicaments. Toutefois, ces méthodes ne sont pas toujours adéquates. Au cours des dernières années, les analogues GLP-1 ­— également connus sous le nom d’agonistes des récepteurs du peptide-1 de type glucagon (GLP-1-RA) ou de mimétiques de l’incrétine ­— sont devenus populaires comme traitement contre l’obésité. D’innombrables personnes ont raconté comment elles ont enfin réussi à perdre du poids grâce à ces médicaments après avoir lutté contre l’obésité pendant des décennies. Bon nombre de vedettes ont fait part de leur expérience et de leur opinion sur ces médicaments, ce qui a suscité des inquiétudes relativement à la désinformation. Le présent article explique : la façon dont ces médicaments agissent; lesquels sont actuellement offerts au Canada; s’ils ont obtenu une approbation réglementaire (sont indiqués pour le traitement de l’obésité); ce que la recherche montre au sujet de leur efficacité; et quels sont les effets secondaires qui peuvent survenir.

Médicaments prescrits par les médecins pour la gestion du poids

Quoiqu’une personne puisse perdre du poids comme effet secondaire d’un médicament, il ne s’agit pas pour autant d’un médicament de gestion du poids, à moins qu’il ne soit approuvé à cette fin. Certains des médicaments présentés dans les tableaux qui suivent sont seulement indiqués pour le traitement du diabète sucré de type 2. Cependant, des médecins au Canada et dans de nombreux autres pays les prescrivent hors indication pour traiter l’obésité chez les personnes qui ne souffrent pas de diabète, étant donné que des praticiens de la santé ainsi que de nombreuses études ont constaté une perte de poids imprévue chez les utilisateurs de ces médicaments.

Remarque : En tant que groupe de patients, nous entendons régulièrement de personnes dont les fournisseurs de soins de santé prescrivent des produits pour des utilisations hors indication variées; c’est donc dans le contexte de comportements réels que nous fournissons cette information.

Agoniste des récepteurs du GLP-1

Sémaglutide (Ozempic®, Rybelsus®, Wegovy®)

Nom de marque Disponible au Canada Indiqué pour la gestion du poids Indiqué pour le diabète de type 2
Ozempic®
injection hebdomadaire dans le tissu adipeux
Rybelsus®
comprimé oral quotidien
Wegovy®
injection hebdomadaire dans le tissu adipeux


Le seul médicament à base de sémaglutide approuvé pour la gestion du poids (Wegovy®) n’est pas offert au Canada. Cependant, de nombreux médecins prescrivent Ozempic® hors indication, car ils ont constaté que le traitement de leurs patients avec ce médicament était couronné de succès.

Liraglutide (Saxenda®, Victoza®)

Nom de marque Disponible au Canada

Indiqué pour la gestion du poids

Indiqué pour le diabète de type 2
Saxenda®
injection quotidienne dans le tissu adipeux
Victoza®
injection quotidienne dans le tissu adipeux


Bien que Victoza® soit indiqué pour le diabète de type 2 et que Saxenda® soit indiqué pour l’obésité, certains patients déclarent avoir reçu des ordonnances pour Victoza® pour la gestion du poids.

Dulaglutide (Trulicity®)

Nom de marque Disponible au Canada Indiqué pour la gestion du poids Indiqué pour le diabète de type 2
Trulicity®
hebdomadaire dans le tissu adipeux

Double analogue GLP-1/GIP

Tirzepatide (Mounjaro®, ZepboundMC)

Nom de marque Disponible au Canada Indiqué pour la gestion du poids Indiqué pour le diabète de type 2
Mounjaro®
injection hebdomadaire dans le tissu adipeux
pending  ✔
ZepboundMC
injection hebdomadaire dans le tissu adipeux
 ✔

Inhibiteur de la digestion des graisses

Orlistat (Xenical®)

Nom de marque Disponible au Canada Indiqué pour la gestion du poids Indiqué pour le diabète de type 2
Xenical®
gélule orale à prendre avec des repas contenant des matières grasse

Combinaison de médicaments

Bupropion/naltrexone (Contrave®)

Nom de marque Disponible au Canada Indiqué pour la gestion du poids Indiqué pour le diabète de type 2
Contrave®
comprimé oral à prendre une ou deux fois par jour

Comment ces médicaments agissent-ils?

Agoniste des récepteurs du GLP-1

Sémaglutide (Ozempic®, Rybelsus®, Wegovy®)
Liraglutide (Saxenda®, Victoza®)
Dulaglutide (Trulicity®)

Les agonistes des récepteurs du GLP-1 imitent le GLP-1 (peptide-1 de type glucagon) humain, une hormone qui réduit la glycémie en stimulant le pancréas afin qu’il libère de l’insuline en présence de glucose. Les récepteurs du GLP-1 sont également présents dans le cerveau, où ils régulent l’appétit et contrôlent l’apport alimentaire. Les agonistes des récepteurs du GLP-1 favorisent la gestion du poids en activant ces récepteurs, ce qui peut vous permettre de vous sentir rassasié plus rapidement et de manger moins.

Double analogue GLP-1/GIP

Tirzepatide (Mounjaro®, ZepboundMC)

Les doubles analogues GLP-1/GIP imitent les hormones GLP-1 (peptide-1 de type glucagon) et GIP (peptide insulinotrope dépendant du glucose). Le GLP-1 et le GIP réduisent tous les deux la glycémie en stimulant le pancréas afin qu’il libère de l’insuline en présence de glucose. L’on croit que le GIP agit dans le cerveau en renforçant l’effet coupe-faim des protéines GLP-1, ce qui permet de se sentir rassasié plus tôt et de manger moins. Les doubles analogues GLP-1/GIP semblent avoir un effet plus important sur la glycémie et la perte de poids que les analogues GLP-1 seuls.

Inhibiteur de la digestion des graisses

Orlistat (Xenical®)

Les inhibiteurs de la digestion des graisses agissent en bloquant une enzyme appelée lipase, qui est libérée par le pancréas afin de digérer les graisses alimentaires en acides gras, qui sont ensuite absorbés par l’organisme. La prise d’orlistat peut contribuer à la perte de poids en augmentant la proportion de graisses qui passent, sans être digérées, à travers l’appareil digestif.

Combinaison de médicaments

Bupropion/naltrexone (Contrave®)

Ce médicament combiné contient du bupropion, un antidépresseur qui augmente les niveaux de norépinéphrine et de dopamine. On pense que l’augmentation de ces neurotransmetteurs accroît la dépense énergétique et réduit les fringales. L’autre ingrédient, la naltrexone, bloque les récepteurs opioïdes du cerveau responsables de l’euphorie et du plaisir. Cela peut réduire les voies de dépendance dans le cerveau qui conduisent aux excès alimentaires et à la frénésie alimentaire. Ensemble, le bupropion et la naltrexone peuvent agir en synergie pour réduire les fringales, supprimer l’appétit et bloquer les circuits de la récompense qui peuvent conduire à des comportements de dépendance.

Quelle est l’efficacité de ces médicaments?

Dans cette section, nous passerons en revue certaines recherches portant sur l’efficacité des médicaments de gestion du poids chez les personnes souffrant d’obésité. La plupart des données relatives à la gestion du poids proviennent d’études menées auprès de personnes qui n’essayaient pas de perdre du poids. L’objectif de ces études était plutôt d’étudier l’effet des médicaments sur la glycémie chez les personnes atteintes du diabète de type 2. Cependant, des études sont en cours sur les médicaments de gestion du poids chez les patients obèses qui ne souffrent pas de diabète. Bien que les résultats soient prometteurs, la question de savoir ce qui se passe à l’arrêt du traitement est controversée. Les premières études et les rapports de patients suggèrent que les effets de gestion du poids pourraient ne pas se poursuivre après l’arrêt du médicament. On ne sait toujours pas si les patients reviendront à leur poids de départ.

Analogues GLP-1

Liraglutide (Saxenda®, Victoza®)

  • Au cours d’une étude d’une durée de 1,1 an, les patients ont perdu en moyenne 8 % de leur poids initial.

Dans l’étude SCALE,2 le liraglutide a été étudié spécifiquement pour son effet de perte de poids. Dans cette étude, 3 731 patients non diabétiques et pesant en moyenne 106,3 kg ont reçu une injection quotidienne de 3 mg de liraglutide ou d’un placebo pendant 56 semaines. Le liraglutide a permis de réduire le poids de 8,0 % contre 2,6 % avec le placebo. Cette dose de liraglutide n’est disponible que dans les stylos de marque Saxenda® qui sont spécifiquement indiqués pour la perte de poids.

Sémaglutide (Ozempic®, Rybelsus®, Wegovy®)

  • Au cours d’une étude de 1,3 an, les patients ont perdu en moyenne 14,9 % de leur poids initial.
  • Une étude clinique effectuant une comparaison directe entre 14 mg de sémaglutide oral et 1,8 mg de liraglutide injectable a démontré la non-infériorité du médicament oral par rapport au médicament sous-cutané.3

Dans l’étude STEP 1,4 qui a examiné l’effet du sémaglutide sur la perte de poids, 1 961 patients non diabétiques d’un poids moyen de 105,3 kg ont reçu une injection hebdomadaire de 2,4 mg de sémaglutide ou d’un placebo pendant 68 semaines. Le sémaglutide a entraîné une perte de poids de 14,9 %, contre une réduction de 2,4 % avec le placebo. Cette dose de sémaglutide n’est disponible que dans les stylos de marque Wegovy®, qui ne sont pas encore disponibles au Canada.

Doubles analogues GLP-1/GIP

Tirzepatide (Mounjaro®, ZepboundMC)

  • Dans une étude de 1,4 an, les patients ont perdu en moyenne de 15 à 21 % de leur poids initial, selon la dose.

Le tirzépatide a été étudié pour son effet de perte de poids, notamment dans le cadre de l’étude SURMOUNT-1.5 Un total de 2 539 patients non diabétiques d’un poids moyen de 104,8 kg ont reçu une injection hebdomadaire de 5, de 10 ou de 15 mg de tirzépatide ou d’un placebo pendant 72 semaines. Les patients ont enregistré une réduction moyenne de poids de 15 % avec l’injection de 5 mg, de 19,5 % avec celle de 10 mg et de 20,9 % avec celle de 15 mg, contre une perte de poids de 3,1 % avec le placebo.

Inhibiteur de la digestion des graisses

Orlistat (Xenical®)

  • Dans une revue des essais cliniques, les patients ont perdu en moyenne 2,9 kg de plus que le groupe témoin sur une période d’un an.

Les données les plus probantes proviennent d’un examen systématique d’essais cliniques dans le cadre desquels l’orlistat a été combiné à des changements de comportement pendant une période allant jusqu’à 12 mois.6 Les patients prenant de l’orlistat ont perdu 2,9 kg de plus comparativement à ceux utilisant uniquement un placebo ou ceux ayant seulement modifié leur comportement.

Combinaison de médicaments

Bupropion/naltrexone (Contrave®)

  • Dans une étude d’une durée de 1,1 an, les patients ont perdu en moyenne de 5 à 6 % de leur poids initial, selon la dose.

Le bupropion et la naltrexone sont utilisés individuellement pour d’autres affections, telles que la dépression, la dépendance à la nicotine et l’abus d’alcool. Tout au long de leur utilisation, la perte de poids a été mentionnée comme un effet secondaire potentiel. Dans l’essai COR-I,7 ces deux médicaments ont été combinés et étudiés spécifiquement pour leur effet de perte de poids. Un total de 1 742 patients souffrant de surpoids ou d’obésité ont reçu un placebo ou une dose quotidienne de 360 mg de bupropion SR (libération prolongée) associée à 16 mg ou 32 mg de naltrexone SR pendant 56 semaines. Les patients ont enregistré une réduction de poids de 5,0 % avec le bupropion combiné à 16 mg de naltrexone et de 5,4 % avec le bupropion combiné à 32 mg de naltrexone. En comparaison, les patients sous placebo ont seulement connu une réduction de poids de 1,3 %.

Sont-ils sûrs?

Bien que les médicaments fassent l’objet d’études approfondies d’innocuité, d’efficacité et de qualité avant d’être commercialisés, certains effets indésirables restent inconnus jusqu’à ce qu’ils soient analysés suivant leur mise sur le marché. Des milliers de participants ont été étudiés dans le cadre d’essais cliniques, mais des millions de personnes dans le monde réel utiliseront ces médicaments, souvent d’une manière qui ne correspond pas parfaitement aux paramètres originaux de l’étude. Ce n’est qu’à ce moment-là que l’on découvre des effets secondaires extrêmement rares ou graves. Une surveillance médicale étroite est importante lorsque vous essayez un médicament, surtout s’il est relativement nouveau.

Doubles analogues GLP-1/GIP et analogues GLP-1

Tirzepatide (Mounjaro®, ZepboundMC)
Sémaglutide (Ozempic®, Rybelsus®, Wegovy®)
Liraglutide (Saxenda®, Victoza®)
Dulaglutide (Trulicity®)

Les effets secondaires les plus courants occasionnés par ces médicaments sont les nausées, la diarrhée, les vomissements, la constipation, les douleurs abdominales, les maux de tête et la fatigue. La plupart des cas sont bénins et disparaissent généralement au bout de quelques semaines. Toutefois, certaines personnes peuvent avoir à diminuer la dose ou à cesser de prendre le médicament pour ne plus ressentir ces effets secondaires. La monographie du produit recommande aux patients qui ne tolèrent pas la dose thérapeutique/de maintien de 2,4 mg de la réduire temporairement à 1,7 mg par semaine, pendant un maximum de 4 semaines. Ce médicament est injecté et peut également provoquer des réactions temporaires au point d’injection, telles que rougeur, démangeaison et picotement.

Dans de rares cas, ces médicaments peuvent provoquer des complications gastro-intestinales telles qu’une pancréatite, des calculs biliaires ou une gastroparésie. Assurez-vous de passer en revue l’ensemble de vos antécédents médicaux avec votre médecin avant de commencer à prendre l’un de ces médicaments et faites-lui savoir si vous connaissez des symptômes gastro-intestinaux. Pour réduire ces effets secondaires potentiels, votre médecin augmentera probablement votre dose lentement au fil du temps. Il faut s’assurer de respecter la posologie prescrite, puisqu’une augmentation rapide de la dose peut entraîner des complications graves qui pourraient ne pas se manifester avec la plus faible dose.

Certaines personnes peuvent être allergiques à ce type de médicament et présenter un gonflement, de l’urticaire ou des difficultés respiratoires. Dans ce cas, il convient de cesser immédiatement la prise du médicament et de consulter un médecin.

Inhibiteur de la digestion des graisses

Orlistat (Xenical®)

Comme ce médicament bloque la digestion des graisses, son effet secondaire le plus courant est l’inconfort gastro-intestinal. Une forte concentration de graisses non digérées dans l’appareil gastro-intestinal peut entraîner une incontinence fécale, des taches huileuses et des fuites. Cela peut être extrêmement inconfortable et c’est la principale raison pour laquelle l’orlistat n’est pas couramment prescrit. La plupart des personnes qui utilisent ce médicament gèrent cet effet secondaire en évitant les aliments riches en graisses et en limitant la proportion de leurs calories provenant des graisses.

Si l’orlistat est pris à long terme, il peut également entraîner des carences en vitamines liposolubles comme les vitamines A, D, E et K. Les personnes allergiques à ce médicament peuvent présenter un gonflement, de l’urticaire ou des difficultés respiratoires. Dans ce cas, il convient d’arrêter immédiatement sa prise et de consulter un médecin.

Combinaison de médicaments

Bupropion/naltrexone (Contrave®)

Les effets secondaires les plus fréquemment occasionnés par les médicaments de cette classe sont les nausées, la diarrhée, les vomissements, la constipation, les douleurs abdominales, les maux de tête et la fatigue. Si ces effets sont graves, les utilisateurs pourraient avoir à interrompre le traitement ou à diminuer la dose. Ces effets disparaissent généralement avec le temps.

Bien que la plupart des personnes tolèrent ce médicament, il faut être conscient des autres effets secondaires courants tels que l’insomnie, l’augmentation de la pression artérielle, les vertiges et les changements d’humeur. Il est préférable de le prendre le matin et en début de soirée afin de minimiser le risque d’insomnie. Pour réduire les effets secondaires et les complications, votre médecin augmentera probablement votre dose lentement. Veillez à respecter la posologie prescrite, car des modifications rapides de la dose peuvent entraîner des effets secondaires graves.

Les personnes allergiques à ce médicament peuvent présenter un gonflement, de l’urticaire ou des difficultés respiratoires. Dans ce cas, il convient d’arrêter immédiatement sa prise et de consulter un médecin.

L’avenir des médicaments pour la perte de poids

Les sections précédentes se sont concentrées sur les médicaments déjà disponibles, mais de nombreux autres sont en cours de développement. Les médicaments prometteurs suivants font actuellement l’objet d’études.

Le rétatrutide est un agoniste des récepteurs du GIP, du GLP-1 et du glucagon (GCG) administré par injection sous-cutanée une fois par semaine. L’agoniste des récepteurs du GCG augmente la dépense énergétique. Il s’est avéré très prometteur lors de l’essai de phase II.8 En 48 semaines, les participants prenant la dose la plus élevée ont perdu en moyenne 24 % de leur poids corporel initial, ce qui est supérieur à tous les médicaments précédents.

Le survivodutide est un agoniste des récepteurs du GLP-1 et du GCG administré par injection sous-cutanée une fois par semaine. Un essai de phase II a donné des résultats prometteurs.9 À la fin de l’étude de 46 semaines, environ 40 % des participants qui prenaient les deux doses les plus élevées avaient perdu au moins 20 % de leur poids initial, contre 0 % de ceux qui prenaient le placebo. En outre, leur perte de poids n’avait pas encore atteint un plateau, ce qui pourrait signifier qu’ils pourraient continuer à perdre du poids.

Le mazdutide est un autre agoniste des récepteurs du GLP-1 et du GCG administré par injection sous-cutanée une fois par semaine. Dans l’essai de phase II,10 après 24 semaines, les participants avaient perdu 15 % de leur poids initial. Cette étude se poursuit encore.

L’orforglipron est un agoniste des récepteurs du GLP-1 qui se prend une fois par jour par voie orale. Les personnes ayant pris la dose la plus élevée de ce médicament lors de l’essai de phase II11 avaient perdu 15 % de leur poids initial après 36 semaines.

Le sémaglutide oral (Rybelsus®) est actuellement disponible en comprimés de 3, de 7 et de 14 mg. Un récent essai de phase III a utilisé le sémaglutide oral d’une dose de 50 mg par jour et a montré qu’après 68 semaines, les patients avaient perdu en moyenne 17 % de leur poids corporel (15,5 kg contre 2,5 kg avec le placebo).12

Le cagrilintide imite l’amyline, une hormone pancréatique naturelle qui supprime l’appétit. Dans un essai de phase II, le cagrilintide a été comparé au liraglutide. Sur une période de 26 semaines, le cagrilintide a entraîné une perte de poids moyenne de 11,5 kg, contre 9,6 kg pour le liraglutide.13

Ces médicaments font actuellement l’objet de recherches complémentaires avant d’être mis à la disposition du public.

Autres méthodes

Suppléments pour la perte de poids

Soyez prudent lorsque vous achetez des suppléments amaigrissants en ligne ou en vente libre sans supervision médicale. Ces suppléments peuvent ne pas être approuvés par Santé Canada et peuvent également contenir des médicaments d’ordonnance non répertoriés ou des ingrédients nocifs, comme des substances interdites, surtout s’ils sont achetés en ligne. Ils peuvent également interagir avec des médicaments d’ordonnance et d’autres thérapies.

D’autres suppléments pour la perte de poids ne sont pas nécessairement dangereux, mais ils peuvent être inefficaces. Par exemple, plusieurs d’entre eux contiennent des laxatifs ou des diurétiques comme ingrédient principal, ce qui peut entraîner une perte de poids à court terme en raison de la déshydratation, sans toutefois conduire à une perte de poids à long terme.

Il est important de consulter un professionnel de la santé avant de commencer à prendre un supplément pour perdre du poids et d’éviter d’en utiliser sans surveillance médicale. Demander l’avis d’un professionnel de la santé peut vous aider à éviter les risques d’effets secondaires nocifs et à parvenir à une perte de poids sûre et efficace.

Régime alimentaire et exercice physique

Bien que les médicaments puissent contribuer à la perte de poids, ils doivent être utilisés en complément d’un régime alimentaire équilibré et d’un programme d’exercices. Ce dernier devrait comprendre des exercices cardiovasculaires tels que la marche, la course à pied, le vélo ou la natation, ainsi qu’un entraînement musculaire pour développer les muscles. Une masse musculaire plus importante peut augmenter votre métabolisme de base, ce qui augmente le nombre de calories que votre corps brûle en une journée.

Une alimentation variée composée de fruits, de légumes, de grains entiers, de protéines maigres et de graisses saines est également essentielle pour perdre du poids. Évitez les régimes à la mode qui restreignent certains groupes d’aliments ou limitent fortement l’apport calorique, sauf sur recommandation d’un professionnel de la santé. Souvent, ces régimes ne sont pas durables et peuvent entraîner des carences en nutriments ainsi qu’une reprise de poids lorsqu’ils sont interrompus.

Travailler avec un professionnel pour élaborer un plan de perte de poids permet de maximiser les résultats et d’assurer un succès à long terme. L’intégration de changements au mode de vie, en ce qui a trait notamment au régime alimentaire et à l’exercice physique, ainsi que la prise de médicaments ou la chirurgie, peut vous aider à atteindre vos objectifs de perte de poids et à améliorer votre santé et votre bien-être global.

Voulez-vous en apprendre plus sur l’obésité?

Nous avons de nombreux articles connexes qui pourraient vous être utiles :


Publié pour la première fois dans le bulletin Du coeur au ventreMD numéro 228 – 2023
Garrett Tang, Pharm. D., RPh (pharmacien)
Gail Attara, directrice générale, Société gastro-intestinale
1. Outil de l’ACMTS : Questions et réponses au sujet de l’emploi non indiqué des médicaments par les prestataires de soins de santé, disponibles à l’adresse https://www.cadth.ca/sites/default/files/pdf/off_label_use_of_drugs_pro_f.pdf
2. Pi-Sunyer X et al. A randomized, controlled trial of 3.0 mg of liraglutide in weight management. New England Journal of Medicine. 2015;373(1):11–22.
3. Trujillo, JM. GLP-1 receptor agonists: an updated review of head-to-head clinical studies Ther Adv Endocrinol Metab. 2021; 12: 2042018821997320. doi: 10.1177/2042018821997320.
4. Wilding JPH et al. Once-weekly semaglutide in adults with overweight or obesity. New England Journal of Medicine. 2021;384(11):989–1002.
5. Jastreboff AM et al. Tirzepatide once weekly for the treatment of obesity. New England Journal of Medicine. 2022;387(3):205–16.
6. Li Z et al. Meta-analysis: Pharmacologic treatment of obesity. Annals of Internal Medicine. 2005;142(7):532.
7. Greenway FL et al. Effect of naltrexone plus bupropion on weight loss in overweight and obese adults (Cor-i): A multicentre, randomised, double-blind, placebo-controlled, phase 3 trial. The Lancet. 2010;376(9741):595–605.
8. Jastreboff AM et al. Triple-Hormone-Receptor Agonist Retatrutide for Obesity – A Phase 2 Trial [publié en ligne avant impression, 26 juin 2023]. New England Journal of Medicine.
9. Boehringer Ingelheim. Les données démontrent une perte de poids de près de 19 % chez les personnes souffrant de surpoids ou d’obésité dans le cadre de l’étude de phase II de Boehringer Ingelheim et Zealand Pharma sur le survodutide (BI 456906). Disponible à l’adresse https://www.boehringer-ingelheim.com/human-health/metabolic-diseases/obesity/phase-ii-clinical-trial-weight-loss-results.
10. PR Newswire. Innovent annonce que l’étude clinique de phase 2 d’une dose plus élevée de 9 mg de Mazdutide (IBI362) chez des adultes chinois souffrant d’obésité a atteint le critère d’évaluation primaire à 24 semaines. Disponible à l’adresse https://www.prnewswire.com/news-releases/innovent-announces-phase-2-clinical-study-of-higher-dose-9-mg-mazdutide-ibi362-in-chinese-adults-with-obesity-achieved-the-24-week-primary-endpoint-301821038.html.
11. Wharton S et al. Daily Oral GLP-1 Receptor Agonist Orforglipron for Adults with Obesity [publié en ligne avant impression, 23 juin 2023]. New England Journal of Medicine.
12. Knop FK et al. Oral semaglutide 50 mg taken once per day in adults with overweight or obesity (OASIS 1): a randomised, double-blind, placebo-controlled, phase 3 trial [publié en ligne avant impression, 25 juin 2023]. The Lancet.
13. Lau DCW et al. Once-weekly cagrilintide for weight management in people with overweight and obesity: a multicentre, randomised, double-blind, placebo-controlled and active-controlled, dose-finding phase 2 trial. The Lancet. 2021;398(10317): 2160-2172.