Syndrome de l’intestin court : vidéo
Nous venons de lancer une nouvelle vidéo sur le syndrome de l’intestin court. Le syndrome de l’intestin court se manifeste lorsque la longueur de l’intestin grêle est insuffisante à l’absorption adéquate des nutriments contenus dans les aliments ingérés. Cette affection peut se développer à la suite d’une intervention chirurgicale entraînant le retrait de 50 % ou plus de l’intestin grêle. Cette vidéo aborde les principes de base du syndrome de l’intestin court, notamment les causes, les symptômes, les complications et les options de traitement.
Transcription de la vidéo
L’intestin grêle est la partie du tube digestif dans laquelle la plupart des nutriments sont digérés et absorbés. Les aliments prennent la texture d’une boisson fouettée dans l’estomac, puis en atteignant l’intestin grêle, ils se mélangent à d’autres enzymes digestives. Celles-ci aident à décomposer les aliments en composants absorbables. Le syndrome de l’intestin court se présente chez les personnes dont le fonctionnement de l’intestin grêle est insuffisant à l’absorption adéquate des nutriments contenus dans les aliments.
Le syndrome de l’intestin court se manifeste généralement à la suite d’une intervention chirurgicale pratiquée pour retirer une section d’intestin endommagée. Toute chirurgie entraînant le retrait de plus de 50 % de l’intestin grêle donnera probablement lieu au syndrome de l’intestin court. Cependant, votre médecin utilisera tout de même certaines méthodes, y compris une analyse sanguine, une analyse des selles et un examen physique, en vue de déceler d’autres signes qui indiqueraient la présence de cette affection.
Il existe bon nombre de raisons pour lesquelles une résection de l’intestin s’avère nécessaire. Entre autres, notons le blocage ou la restriction du flux sanguin à l’intestin, une hernie intestinale étranglée, la maladie de Crohn, un cancer gastro-intestinal, une radiothérapie, un intestin perforé, une torsion ou un emmêlement de l’intestin grêle, une blessure, une anomalie congénitale, une entérocolite nécrosante et d’autres maladies rares.
Les plus graves répercussions du syndrome de l’intestin court sont la malnutrition et la déshydratation. Les symptômes courants sont la diarrhée chronique, la fatigue, les ballonnements, les crampes et la perte de poids. Les complications et les carences nutritionnelles précises peuvent varier en fonction de la partie de l’intestin qui est retirée. L’intestin grêle comporte trois sections distinctes : le duodénum, la partie qui se raccorde à l’estomac; le jéjunum, la section médiane; et l’iléon, la partie qui se raccorde au côlon. Le duodénum absorbe le fer, le calcium et le magnésium. Le jéjunum absorbe les acides gras, les acides aminés, les monosaccharides et les vitamines hydrosolubles. L’iléon absorbe les vitamines liposolubles, A, D, E, et K, la vitamine B12 et les acides biliaires.
Les complications découlant du syndrome de l’intestin court comprennent les carences vitaminiques et minérales, les déséquilibres électrolytiques, l’excès d’acide lactique dans le sang, les selles grasses et les calculs rénaux. Le corps pourrait aussi produire trop d’acide gastrique, lequel peut s’acheminer dans l’intestin grêle et nuire à l’absorption des nutriments.
Quoique le syndrome de l’intestin court soit une affection complexe et grave qui s’accompagne de complications, il existe des moyens de le gérer. Son traitement comporte la prise de médicaments, ainsi que des modifications alimentaires et une supplémentation importante, et peut parfois nécessiter une intervention chirurgicale.
Si vous avez récemment subi une chirurgie pour retirer une partie de votre intestin, vous ne pourrez pas manger. Vous recevrez vos besoins alimentaires par le biais d’une nutrition parentérale totale, laquelle consiste en l’administration de nutriments directement dans la circulation sanguine par une sonde intraveineuse. Certaines personnes peuvent être en mesure de commencer à manger dans les quelques semaines qui suivent, mais cela peut prendre bon nombre de mois, voire un an ou plus, pour d’autres.
Une fois que le tube digestif est au moins partiellement fonctionnel, vous pourrez recevoir un mélange alimentaire liquide par une sonde d’alimentation introduite par le nez ou directement dans l’estomac ou dans l’intestin grêle. C’est ce que l’on appelle la nutrition entérale.
Même avec la réintroduction d’aliments, vous devrez continuer à adapter votre régime et vos horaires de repas. Il est préférable de travailler avec un diététiste professionnel qui élaborera un plan de repas pour vous afin de prévenir une malnutrition.
En général, vous devrez prendre de petits repas, mais manger plus souvent, soit de 5 à 7 fois par jour. Évitez les repas copieux et gras puisqu’ils sont plus difficiles à digérer. Il est également important de boire beaucoup de liquides, et ce, préférablement entre les repas. Assurez-vous de prioriser les aliments à haute teneur en protéines et les glucides complexes dans vos repas, et évitez de manger trop de graisses, surtout s’il vous manque votre iléon terminal. Étant donné que l’alcool et les boissons caféinées peuvent aggraver la diarrhée, il est préférable d’éviter ou de réduire leur consommation. Vous devrez peut-être apporter des modifications plus précises à votre régime alimentaire en fonction des zones de votre intestin grêle qui sont touchées.
Fait remarquable, chez de nombreuses personnes, la longueur et l’épaisseur des villosités intestinales restantes s’accroissent pour compenser la perte d’intestin, ce qui augmente la surface de contact pour l’absorption des nutriments. Toutefois, certaines personnes peuvent avoir de la difficulté à s’alimenter normalement et peuvent donc avoir besoin d’une nutrition entérale ou d’une NPT à long terme, ce qui comporte ses propres risques. Les personnes qui utilisent la NPT pour une longue durée sont susceptibles de développer une infection liée au cathéter central, une maladie des os ou une maladie du foie.
La plupart des médicaments utilisés pour traiter le syndrome de l’intestin court visent à soulager des symptômes précis. Ils comprennent les médicaments antidiarrhéiques, les acidoréducteurs tels que les inhibiteurs de la pompe à protons, les suppléments de glutamine et les médicaments qui aident à éliminer les acides biliaires du corps. Un certain médicament aide l’intestin à absorber les nutriments et les liquides en régénérant les cellules de la muqueuse intestinale, en améliorant l’absorption intestinale des liquides et des nutriments, et en favorisant la croissance au niveau de la surface de la muqueuse de l’intestin grêle.
Dans les cas graves où les médicaments et la thérapie nutritionnelle ne s’avèrent pas efficaces, une chirurgie peut être requise, quoique cela soit rare. Il est parfois possible de modifier de façon chirurgicale la forme ou la longueur de l’intestin en vue d’améliorer l’absorption. La transplantation de l’intestin grêle, chirurgie qui consiste à retirer votre intestin grêle pour le remplacer par l’intestin grêle d’un donneur, est une option, mais seulement dans de rares cas.
Il n’est pas facile de recevoir un diagnostic du syndrome de l’intestin court étant donné que cette affection requiert une gestion à vie. Le traitement consiste à assurer une alimentation adéquate tout en minimisant les symptômes. Bien qu’il n’existe pas de remède pour le syndrome de l’intestin court, une collaboration étroite avec votre équipe de soins de santé, notamment votre médecin, votre gastro-entérologue et votre diététiste, peut contribuer à réduire le risque de malnutrition, de déshydratation et de diarrhée, tout en améliorant votre qualité de vie.
Voulez-vous en apprendre plus?
Nous avons de nombreux articles connexes qui pourraient vous être utiles :