Vidéo sur l’obésité

Vous pouvez maintenant visionner une nouvelle vidéo sur l’obésité. Elle explique certains des concepts de base du développement de l’obésité et des raisons pour lesquelles le traitement de cette maladie chronique est souvent plus complexe que le simple fait de manger moins.

Transcription de la vidéo

Bien que l’obésité soit une maladie courante, elle fait l’objet d’innombrables mythes et d’une stigmatisation injuste. Malheureusement, l’obésité est souvent décrite comme un choix, découlant d’un manque de volonté, de la paresse ou d’un échec moral général.

Les professionnels de la santé partout au monde reconnaissent maintenant que l’obésité est une maladie neuroendocrinienne complexe et chronique qui est influencée par la santé mentale, la génétique et l’épigénétique. Il est préjudiciable de faire honte à une personne et de la blâmer pour un excès de graisse corporelle, tout comme il l’est de se moquer d’une personne atteinte d’une quelconque autre maladie chronique. Quoique certaines personnes parviennent à perdre du poids et à maintenir un taux de graisse corporelle sain uniquement par l’entremise de l’alimentation et de l’exercice physique, pour réussir à long terme, la plupart devront aussi avoir recours à des soins médicaux sous forme de médicaments, de chirurgie ou de thérapies comportementales.

Cela s’explique par le fait que les processus physiologiques de l’organisme combattent la perte de poids à chaque instant. Si vous avez déjà essayé de perdre du poids, vous comprendrez le sentiment de frustration qui vous habite lorsque vous mangez bien et que vous constatez des résultats, mais que soudainement votre appétit s’accroît et qu’il vous est alors presque impossible de continuer à manger en respectant un déficit calorique, quel que soit le régime que vous essayez.

Lorsque vous perdez du poids, vous produisez des niveaux plus élevés des hormones qui stimulent l’appétit, telles que la ghréline. En revanche, vous produisez des quantités plus faibles des hormones qui régulent la faim, comme le GLP-1 et la leptine. Ces changements peuvent entraîner une cascade d’autres effets, tels qu’une variation des taux d’insuline et de cortisol, de sorte que la lutte devient de plus en plus difficile chaque fois que vous perdez un peu de poids. Ceci n’est pas une question d’échec personnel, mais plutôt de physiologie.

Fait étonnant, la recherche a démontré que les changements hormonaux déclenchés par une perte de poids peuvent durer des mois, voire des années. C’est pourquoi bon nombre de personnes reprennent tout le poids perdu, et en gagnent même davantage. Elles essayent donc de suivre un autre régime pour combattre une fois de plus une sensation de faim constante. Un effet yo-yo peut alors se produire, se traduisant par des périodes de perte et de regain de poids.

Le maintien d’une alimentation saine et l’exercice physique sont bénéfiques pour tous. Ainsi, consommer une variété d’aliments nutritifs et rester actif peuvent améliorer la santé, même si cela n’entraîne aucune perte de poids.

Vous devriez éviter les programmes de perte de poids extrêmes, puisqu’ils démontrent très peu de succès à long terme. Heureusement, un diététiste peut vous aider à cerner des options alimentaires saines et un kinésiologue peut vous suggérer des exercices bénéfiques.

Si vous luttez depuis longtemps contre l’obésité, vous vous sentez peut-être désespéré. Cependant, en vous informant sur les moyens qui existent pour gérer cette affection, vous pourriez reprendre espoir.

La bonne nouvelle, c’est qu’il existe plusieurs nouveaux médicaments pour aider à traiter l’obésité, lesquels peuvent être prescrits par votre médecin. Ils agissent de différentes façons, par exemple en réduisant les fringales, en diminuant la faim physique ou en empêchant votre corps de digérer les gras alimentaires.

Essayez d’éviter les suppléments ou les produits en vente libre ou en ligne, étant donné que leurs effets n’ont pas été prouvés et qu’ils peuvent même être dangereux.

La chirurgie est une autre option et, bien qu’elle puisse sembler radicale, elle peut être un moyen efficace d’obtenir une perte de poids durable. Les options chirurgicales comprennent la gastrectomie pariétale, la dérivation gastrique, le cerclage gastrique et les ballons intragastriques. Elles servent généralement à limiter la quantité de nourriture que vous pouvez manger et, dans certains cas, elles aident à réguler la faim lorsqu’une partie du tissu gastrique qui produit les hormones responsables de déclencher la faim est retirée. Ces interventions chirurgicales ne sont pas largement accessibles au Canada, ce qui est problématique.

Les thérapies comportementales sont également des outils utiles. Elles vous aident à modifier des comportements potentiellement autodestructeurs ou malsains qui peuvent influencer vos choix alimentaires et les moments auxquels vous mangez. Ces thérapies fonctionnent en cernant vos habitudes négatives, afin que vous puissiez les transformer en comportements positifs. Par exemple, vous pourriez réduire la taille des portions, adopter une alimentation consciente et remplacer les boissons sucrées par des boissons non sucrées pour améliorer vos habitudes alimentaires; même de légers changements peuvent avoir des effets durables. Les thérapies comportementales peuvent être particulièrement utiles pour les personnes prédisposées à une alimentation émotionnelle ou qui ont tendance à manger lorsqu’elles sont distraites. Ces thérapies sont généralement plus efficaces lorsqu’elles sont utilisées avec d’autres traitements contre l’obésité.

N’oubliez pas que votre cerveau souhaite garder votre corps en santé; il se défend donc contre une perte de poids en provoquant la faim dès que vous perdez du poids. De récentes découvertes scientifiques nous aident à comprendre que la prise de poids n’est pas une faiblesse personnelle et que les personnes qui prennent du poids ont besoin de soins médicaux continus et variés, ainsi que de compréhension plutôt que de critiques.

Voulez-vous en apprendre plus sur l’obésité?

Nous avons de nombreux articles connexes qui pourraient vous être utiles :


Références
Upadhyay J et al. Obesity as a Disease. Med Clin North Am. 2018;102(1):13-33.
Rubino F et al. Joint international consensus statement for ending stigma of obesity. Nat Med. 2020;26(4):485-497.
Singh RK et al. Molecular genetics of human obesity: A comprehensive review. C R Biol. 2017;340(2):87-108.
Gadde KM et al. Obesity: Pathophysiology and Management. J Am Coll Cardiol. 2018;71(1):69-84.
O’Reilly GA et al. Mindfulness-based interventions for obesity-related eating behaviours: a literature review. Obes Rev. 2014;15(6):453-461.
Camilleri M. Gastrointestinal hormones and regulation of gastric emptying. Curr Opin Endocrinol Diabetes Obes. 2019;26(1):3-10.
Sumithran P et al. Long-term persistence of hormonal adaptations to weight loss. N Engl J Med. 2011;365(17):1597-1604.
Schwartz A et al. Relative changes in resting energy expenditure during weight loss: a systematic review [une correction a été publiée dans Obes Rev. 2011 Oct;12(10):884]. Obes Rev. 2010;11(7):531-547.