Vidéo : Chaîne d’approvisionnement en médicaments

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Au Canada, nous avons accès à une grande variété de médicaments provenant du monde entier. Toutefois, leurs chaînes d’approvisionnement sont complexes et vulnérables aux perturbations, ce qui peut entraîner des pénuries ou des restrictions. Cela limite ainsi les options pour traiter les blessures, les infections, les maladies chroniques, le cancer, et bien d’autres affections encore.

La pandémie nous a nettement confrontés à ces défis lorsqu’elle a causé des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement visant les masques, les ventilateurs, les vaccins et, même, le papier hygiénique. Or, la chaîne d’approvisionnement en médicaments est beaucoup plus compliquée que l’on croit.

Elle comporte quatre étapes après la découverte et la mise au point du médicament. Il s’agit des approbations réglementaires, de la fabrication, de l’approvisionnement et de la distribution et, enfin, de la livraison en première ligne aux patients.

Lors de la première étape, les fabricants de médicaments soumettent leurs recherches sur les nouveaux médicaments à Santé Canada à des fins d’approbation concernant leur innocuité, leur efficacité et leur qualité, et ce, en vue de les implanter sur le marché canadien. Une fois ces médicaments approuvés, il revient à plusieurs autres organismes fédéraux, provinciaux ou territoriaux de gérer leur prix. Le Canada occupe seulement 2 % du marché mondial des médicaments, et son paysage réglementaire de plus en plus complexe est sujet à créer des retards importants.

Le Canada dépend, dans une large mesure, des marchés internationaux pour la fabrication des médicaments. Près de 70 % de nos médicaments d’ordonnance proviennent de fabricants étrangers, et environ 90 % des médicaments que nous produisons ici nécessitent des ingrédients et des matières premières d’autres pays.

Aux étapes de l’approvisionnement et de la distribution, les médicaments proviennent de partout dans le monde et passent par toute une variété de processus avant d’arriver finalement dans nos pharmacies. Mentionnons l’emballage et l’étiquetage, l’entreposage et la gestion des stocks, les transactions d’achat et de vente, la réfrigération et le contrôle de la qualité, les services publics, la location, les ressources humaines, les assurances et le transport. Tous ces processus sont réalisés grâce à de solides systèmes informatiques et à des compétences précises dans la gestion d’exigences complexes visant l’assurance de la qualité et l’équipement de protection individuelle.

Les hôpitaux et les autorités sanitaires font souvent appel à des grossistes ainsi qu’à des organismes et associations de groupement d’achats spécialisés pour la négociation des médicaments en vrac, soit auprès de distributeurs, soit directement auprès des compagnies pharmaceutiques.

C’est à la dernière étape de la chaîne d’approvisionnement que les professionnels des soins de la santé livrent ou administrent ces médicaments aux patients. Les coûts déboursés pour les ressources et les services spécialisés tout au long la chaîne d’approvisionnement en médicaments sont intégrés dans le prix des médicaments.

Les politiques internationales, les restrictions aux frontières et les crises mondiales telles que la pandémie de la COVID-19, le climat et les conflits sont autant de facteurs pouvant avoir des répercussions importantes sur la chaîne d’approvisionnement en médicaments. La pénurie de main-d’œuvre dans le domaine des soins de la santé est un autre facteur néfaste qui empêche parfois les patients d’avoir accès à un prestataire de soins pour obtenir une ordonnance. Les pharmaciens s’efforcent aussi de trouver des solutions de rechange à faible coût pour suppléer au manque de médicaments.

Le fait que le Canada soit un aussi petit joueur sur la scène internationale impose plusieurs défis à la chaîne d’approvisionnement en médicaments. Les coûts sont à la hausse alors que les changements en matière de réglementation font baisser les prix, ce qui peut influer sur l’attrait du marché canadien comme source de médicaments novateurs. Malgré l’inflation, le financement des soins de santé reste terriblement faible à l’échelle du système, notamment en matière de main-d’œuvre. De plus, la charge de travail s’accroît, poussant la chaîne d’approvisionnement à se rajuster et à absorber les coûts plus élevés des biens et services, sans rajustement des compensations. Cette situation pourrait entraîner des pertes d’emploi accrues, des retards et des réductions de livraisons, l’abandon de produits, des pénuries ainsi que des services réduits aux patients dans les pharmacies et au sein des programmes de soutien aux patients.

Alors que nos systèmes de soins de santé ne cessent de subir des pressions, le gouvernement fédéral, les provinces et les territoires doivent travailler ensemble pour veiller à ce que les Canadiens aient un accès abordable et en temps opportun aux soins et aux médicaments nécessaires. Ils doivent également redoubler d’efforts pour attirer les recherches et les talents internationaux les plus récents sur le marché canadien et s’assurer que notre réglementation et nos politiques ne freinent pas l’accès aux thérapies innovantes.

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