Vidéo sur les biomarqueurs
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Le corps humain contient des signatures chimiques, appelées biomarqueurs, dans l’ADN, l’ARN, le sang, l’urine et tous les tissus. Ces biomarqueurs peuvent fournir des renseignements précieux sur votre santé. Autrement dit, les résultats qu’un professionnel de la santé obtient du laboratoire après que vous avez subi un test peuvent indiquer si tout va bien ou si quelque chose ne va pas. Les biomarqueurs peuvent également prédire votre risque de présenter une maladie ou révéler comment votre corps répond à un traitement.
Grâce aux biomarqueurs, les équipes de soins de santé peuvent personnaliser les outils et les traitements en fonction de la biologie d’une personne.
Les biomarqueurs jouent un rôle clé dans la médecine personnalisée, aussi appelée médecine de précision. Nous utilisons les biomarqueurs de sept façons en recherche et en soins de santé, soit pour : le diagnostic, la surveillance, l’analyse pharmacodynamique ou de la réponse, la prévision, le pronostic, la susceptibilité et le risque, et la mesure de l’innocuité.
Les biomarqueurs de diagnostic nous indiquent si une personne est atteinte d’une maladie ou d’un trouble, et s’il s’agit d’un sous-type de ce problème de santé. Par exemple, les médecins utilisent couramment le dosage de l’anticorps immunoglobuline A anti-transglutaminase tissulaire (IgA-TGt) pour dépister la maladie cœliaque. Un autre test non effractif est le dosage de la calprotectine fécale pour dépister la maladie de Crohn et la colite ulcéreuse. Ce biomarqueur peut aider à différencier la maladie inflammatoire de l’intestin (MII) du syndrome de l’intestin irritable (SCI), qui est un trouble fonctionnel présentant quelques symptômes communs avec la MII, mais dont l’origine est complètement différente. Un taux élevé de calprotectine dans les selles indique la MII, alors qu’un taux faible ou normal indique probablement le SII, ou une MII bien maîtrisée. De plus, des biomarqueurs moléculaires présents dans votre sang (anti-CdtB et anti-vinculine) peuvent différencier le syndrome de l’intestin irritable avec diarrhée prédominante (SCI-D) de la MII.
Les biomarqueurs de surveillance montrent comment une maladie évolue et répond au traitement. La fièvre est un biomarqueur simple, mais important de l’infection. La mesure de votre pression artérielle est un biomarqueur de surveillance de type physiologique. Un autre exemple est le test de dépistage de l’antigène carcinoembryonnaire (ACE) pour déceler une récidive du cancer colorectal chez certains patients. Pour le cancer du pancréas, un test sanguin mesurant l’antigène tumoral 19-9 (CA 19-9) peut aider à surveiller la taille de la tumeur et l’efficacité des traitements chez certains patients, ainsi qu’une récidive de la maladie. Les médecins peuvent également utiliser ce test pour surveiller d’autres cancers, comme ceux du côlon et de l’estomac.
Dans le cas de la maladie de Crohn, il existe des biomarqueurs protéiques (préalbumine et protéine de liaison du rétinol 4 [RBP4]) qui peuvent détecter une rémission. À l’heure actuelle, le test de référence utilisé pour détecter une rémission est l’endoscopie. Ainsi, dans le futur, la validation et l’utilisation des biomarqueurs pourraient offrir une option plus accessible et non effractive pour les patients.
Les biomarqueurs pharmacodynamiques ou de réponse, comme un changement de la fréquence cardiaque, indiquent si vous avez répondu à un médicament ou à un traitement. Ces biomarqueurs peuvent aider les médecins à déterminer la posologie d’un médicament, la durée de la prise de ce dernier, et bien plus. Les biomarqueurs d’inflammation peuvent aider à déterminer les options de traitement les plus efficaces contre le cancer de l’œsophage.
Les biomarqueurs prédictifs peuvent indiquer si vous présentez un risque accru de développer une maladie particulière et comment vous répondrez à un traitement donné. Ces biomarqueurs peuvent aider votre médecin à trouver le traitement le plus approprié pour un sous-type de maladie ou de trouble. Par exemple, les protéines mutantes d’un gène BRCA sont de potentiels biomarqueurs prédictifs du cancer du pancréas.
Si vous recevez un diagnostic, les biomarqueurs pronostiques peuvent indiquer s’il y a une possibilité que le problème de santé progresse ou revienne, ou si vous présentez un risque lié à un résultat clinique particulier. En cas d’une MII active, un biomarqueur sanguin (basé sur 17 gènes) peut détecter si vous présentez une maladie agressive, et ainsi déterminer si une intensification rapide du traitement est nécessaire.
Les biomarqueurs de susceptibilité et de risque évaluent votre niveau de risque de présenter une maladie ou un trouble avant le diagnostic. Les biomarqueurs de l’infection à H. pylori sont associés à un risque accru de cancer de l’estomac.
Les biomarqueurs d’innocuité mesurent la possibilité de toxicité ou d’effets indésirables pouvant découler du traitement. Des taux accrus d’aminotransférase et de bilirubine (un pigment jaune) sont des biomarqueurs d’innocuité qui annoncent de graves dommages au foie.
Les biomarqueurs sont complexes. Des défis subsistent en ce qui concerne l’accessibilité, l’éducation et l’abordabilité des tests à travers le Canada. Heureusement, la recherche s’intensifie, surtout sur la façon d’utiliser les biomarqueurs pour mettre au point le bon traitement pour la bonne personne, et ce, au bon moment